Imagerie médicolégale

L’imagerie s’impose en contexte médicolégal

Dans un contexte médicolégal, l’imagerie peut fournir des éléments essentiels pour réaliser des autopsies mais aussi pour diagnostiquer les actes de maltraitance commis sur des enfants. Ces applications seront mises à l’honneur lors des JFR 2017, qui accueilleront la première Journée francophone d’imagerie médicolégale.

Le 12/10/17 à 11:00, mise à jour hier à 15:22 Lecture 2 min.

En cas de soupçon de maltraitance infantile, seule l’imagerie permet de faire le diagnostic au niveau des os, du cerveau et des viscères, explique la radiologue pédiatrique Catherine Adamsbaum. © C. F.

L’imagerie médicale a permis des avancées substantielles dans la détection des cas de maltraitance infantile. Lors de la conférence de presse d’annonce des Journées francophones de radiologie (JFR), le 27 septembre dernier, Catherine Adamsbaum, radiologue pédiatrique à l’hôpital Bicêtre, AP-HP, en a présenté les tenants et aboutissants. « On sait maintenant que la maltraitance touche plusieurs centaines d’enfants par an, explique-t-elle. Ce qui a changé par rapport aux connaissances de base, c’est la prise de conscience collective de l’importance de l’imagerie dans le diagnostic de cette maltraitance et dans l’expertise médicolégale. » Chez un enfant très jeune, qui ne s’exprime pas encore et ne présente aucun signe extérieur de maltraitance, l’imagerie permet de révéler des cas qui auraient pu passer inaperçus. « Elle seule peut faire le diagnostic au niveau des os, du cerveau, des viscères », énumère Catherine Adamsbaum.

Une place prépondérante dans les enquêtes judiciaires

Forte de ces capacités de détection, l’imagerie a pris une place prépondérante dans le domaine judiciaire pour fournir des éléments de preuves. « Les magistrats ont pris conscience de l’importance de l’imagerie et du radiologue dans l’expertise médicolégale, indique l’intervenante. Les questions posées concernent le diagnostic mais également la datation des événements. »

Aux JFR samedi 14 octobre

Pour traiter plus précisément de ce sujet, Catherine Adamsbaum sera présente aux JFR le samedi 14 octobre. À 8 h 30, elle présentera une session consacrée à la maltraitance de l’enfant. Avec elle, des radiologues, des magistrats et des pédiatres légistes aborderont les aspects cliniques et médicolégaux. Ils évoqueront ainsi des thèmes tels que le repérage de la maltraitance chez le nourrisson, le signalement et le radiologue face à la justice.

Le scanner fait parler les morts

Au-delà du diagnostic des vivants, l’imagerie sert également à étudier les causes de la mort. Dans ce domaine aussi, elle est devenue un outil de prédilection pour la médecine légale. « Il est évident aujourd’hui, pour une immense majorité de médecins légistes, de préparer leur autopsie par l’imagerie, notamment avec le scanner », indique Guillaume Gorincour, radiologue à l’hôpital de la Timone. Pour la virtopsie, les sujets d’application sont la balistique, la maltraitance, l’âge osseux ou encore l’identification.

La première journée francophone d’imagerie médicolégale

Samedi 14 octobre, les Journées francophones de radiologie (JFR) accueilleront la première Journée francophone d’imagerie médicolégale. Un rendez-vous organisé par le Groupe de recherche en autopsie virtuelle et imagerie thanatologique (GRAVIT) de la Société française de radiologie (SFR) et la Société française de médecine légale (SFML). Par ailleurs, les JFR consacreront deux sessions du dimanche 15 octobre aux thèmes de l’IRM post mortem et de la médecine légale en France, en Suisse et en Algérie. Les Journées francophones de radiologie se tiennent du 13 au 16 octobre à Paris, au palais des congrès de la porte Maillot.

Auteurs

Carla Ferrand

Journaliste cheffe de rubrique

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