L’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (IRDES) a publié les résultats du Plan d’actions national AVC 2010-2014, un dispositif lancé dans l’objectif « d’améliorer le parcours de soins des patients lors de la phase aiguë par l’accès facilité à l’imagerie diagnostique (IRM et scanner) et le développement d’unités hospitalières spécialisées, les Unités neurovasculaires (UNV), au sein des établissements de santé ».
Une augmentation de 60% des UNV
En termes de développement des UNV, le pari a été tenu puisque entre 2009 et 2014 leur nombre est passé de 80 à 135, « soit une augmentation de 60 % et un déploiement sur l’ensemble du territoire », indique l’IRDES. « Entre 2010 et 2014, la part de patients pris en charge dans une UNV a progressé de 15 points, passant de 28 % en 2010 à 43 % en 2014, soit +4 points par an, et la quasi-totalité (96,5 %) dès leur admission », précise le rapport.
Une majorité d’AVC ischémiques
En analysant les chiffres de 2012, l’IRDES dénombre près de 134 000 patients hospitalisés pour primo-AVC, dont près de 99 000 présentait un AVC constitué. 67% d’entre eux étaient des AVC ischémiques (66 269 cas) et 26% des AVC hémorragiques (25 494 cas). L’âge moyen de la survenue des AVC était de 73 ans (70 ans chez les hommes contre 76 ans chez les femmes).
Inégalité territoriales et pertes de chances
Selon les chiffres de 2012, 78 % de la population pouvait accéder à une UNV en 45 minutes ou moins, dont 59 % en 30 minutes ou moins, et 30 % en 15 minutes ou moins. L’IRDES note cependant que 2 % de la population se situait à plus d’une heure trente d’une UNV : « Cela concerne près d’un million de personnes et représente plus de 1 900 cas d’AVC constitués et près de 700 cas d’AIT potentiels qui auront subi des pertes de chances ». Les zones géographiques les moins bien dotées sont la Corse et les territoires montagneux (Hautes-Alpes, Cantal, Lozère). « Ceci souligne l’utilité de la télémédecine via la filière neurovasculaire pour un diagnostic précis », note l’IRDES.
Un tiers des patients ont passé une IRM
En ce qui concerne les examens d’imagerie médicale, les données du PMSI (Programme de médicalisation du système d’information), récoltées entre 2010 et 2014, montrent qu’au cours d’un primo-épisode d’AVC, 51 % des patients ont passé un scanner seul, 26 % une IRM et un scanner, 8 % une IRM seule et 15 % aucun examen d’imagerie. « Au total, 34 % des victimes d’un AVC constitué ont eu une IRM, les hommes plus fréquemment que les femmes (38 % contre 30 %) », précise le document.
L’IRDES constate que la part de patients ayant eu une IRM cérébrale « a progressé de 11 points entre 2010 et 2014, passant de 29 % à 40 % ».
De fortes disparités régionales
Enfin, le rapport souligne que les zones non dotées en UNV ne disposent pas toutes d’un plateau d’imagerie adapté. En fonction des départements, le recours à l’IRM pouvait varier de 4 % à 59 %, « ces variations pouvant être liées à des problèmes de sous-codage », indique l’IRDES. « Dans les DROM, les patients hospitalisés pour un AVC constitué en Martinique et pour lesquels une IRM est renseignée représentent 59 % des cas, contre 4 % en Guadeloupe. En métropole, avec des taux avoisinant les 60 %, le Doubs et le Nord apparaissent comme les départements les plus performants, contrairement au Puy-de-Dôme, à la Savoie, aux Deux-Sèvres, au Jura et au Finistère où ce taux est inférieur à 10 % », détaille le rapport.
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