En Gironde, quatre hôpitaux publics, deux cliniques et plus de 140 médecins radiologues ont accordé leurs violons et leurs portefeuilles pour acheter une IRM 3T, en service depuis octobre 2016. C’est la première fois en France qu’une association public-privé est constituée pour une telle acquisition.
Ils voulaient une machine plus puissante pour les explorations ostéoarticulaires et prostatiques
L’idée est venue d’un groupe de radiologues girondins. À l’origine, il y a un besoin médical : «Nous voulions une machine plus perfectionnée pour les examens ostéoarticulaires et les explorations de la prostate. Les machines 1,5T sont un peu limitées pour ces incidences», explique Jean-Christophe Sananes, qui exerce à la clinique mutualiste de Pessac et à la polyclinique Bordeaux Nord-Aquitaine. Seul le CHU de Bordeaux disposait d’une IRM 3T dans le département et elle était utilisée la moitié du temps pour la recherche.
Une opération à 3 millions d’euros
Impossible pour un cabinet seul de s’offrir un tel appareil. Les radiologues ont donc décidé d’unir leurs forces et de toquer à la porte du service public. La demande a été déposée en avril 2015 auprès de l’Agence régionale de santé. «Nous voulions créer une société mais elle nous a demandé de constituer un groupement d’intérêt économique», témoigne Jean-Christophe Sananes. L’opération a coûté 3 millions d’euros, dont la moitié pour le bâtiment qui abrite l’appareil, de marque Toshiba. Il est installé à la clinique mutualiste de Pessac, proche de la rocade bordelaise et donc facile d’accès. Les hôpitaux publics et le secteur mutualiste ont apporté chacun 15 % de la somme. Les médecins libéraux, rassemblés en 14 groupes, ont financé les 70 % restants.
Pas de plateforme centralisée pour les rendez-vous
L’appareil a été mis en service début octobre 2016. Il a depuis accueilli plus de 1500 patients. Les différentes parties se partagent équitablement 17 vacations de 4 heures et les sites les plus éloignés de Pessac, Arcachon, Libourne, Lesparre, peuvent traiter les images de manière déportée si nécessaire. Pour les rendez-vous, les associés ont choisi de ne pas créer de plateforme centralisée. Chacun se débrouille de son côté «Nous avons voulu conserver le lien de proximité entre les médecins correspondants, les radiologues et les patients», justifie Jean-Christophe Sananes. Pour l’heure, assure-t-il, «tout se passe bien». Des confrères des départements voisins seraient intéressés à l’idée de lancer un projet similaire. Les Girondins, pour leur part, sont prêts à faire d’autres acquisitions si le besoin médical s’en fait sentir.
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