Imagerie du sein

L’autocompression mammaire, un nouveau visage de la mammographie

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Morgane Cousin et Corinne Balleyguier Le 30/04/19 à 11:00, mise à jour aujourd'hui à 15:07 Lecture 12 min.

70 % des participantes ont déclaré que l’examen avec autocompression n’avait pas été douloureux. 74 % ont dit être plus confiantes pour leur prochain examen. © Morgane Cousin

Résumé

Le centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy, à Villejuif (94) propose aux patientes venues passer une mammographie de finaliser elles-mêmes la compression de leur sein. Une étude menée d’octobre 2016 à mars 2017 sur 100 patientes a évalué les effets de cette autocompression sur le confort patient, le déroulement de l’examen et la qualité d’image en routine clinique sur des mammographies bilatérales 2D + 3D. Le manipulateur réglait la compression d’un sein puis donnait à la patiente une télécommande qui lui permettait de comprimer l’autre sein de 3 daN à 20 daN. 70 % des participantes ont déclaré que l’examen n’avait pas été douloureux. 74 % ont dit être plus confiantes pour leur prochain examen. En moyenne, la force de compression était supérieure et l’épaisseur de sein comprimée inférieure sur le sein autocomprimé, aussi bien de face qu’en oblique. La dose glandulaire moyenne était inférieure en autocompression dans les deux incidences. Les radiologues chargés d’interpréter les clichés ont noté une amélioration de la qualité d’image avec l’autocompression dans 10 % des cas. Ils ont jugé cette qualité équivalente dans 85 % des cas. L’utilisation de l’autocompression n’a eu que peu d’impact sur le temps de travail des manipulateurs et le flux de l’activité du service. L’utilisation de l’autocompression en mammographie est une technique innovante dont les résultats sont favorables et encouragent sa diffusion.

Introduction

Le cancer du sein se situe au premier rang des cancers chez la femme, avec 58 968 nouveaux cas de cancer du sein estimés en 2017 en France métropolitaine [1].
Depuis plus de 50 ans, la mammographie est l’examen de référence du dépistage du cancer du sein en France. Ce dernier permet de découvrir des cancers à un stade précoce. Un programme de dépistage organisé est proposé en France à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans. L’incidence du cancer du sein est par conséquent influencée par l’évolution des pratiques de dépistage. S'il est dépisté à un stade précoce, la survie nette est de 87 % à 5 ans et de 76 % à 10 ans [1]. Indispensable dans le suivi de nombreuses pathologies mammaires, la mammographie n’a pourtant guère évolué d’un point de vue technique depuis sa création : la compression du sein est toujours incontournable. Souvent, elle est vécue avec crainte par les patientes, au point même d’en dissuader certaines. Depuis octobre 2016, à Gustave-Roussy (94), premier ce

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Auteurs

Morgane Cousin

Manipulatrice référente en sénologie

Gustave-Roussy

Villejuif

Corinne Balleyguier

Radiologue Service d’imagerie diagnostique, Gustave-Roussy Villejuif

Bibliographie

  1. Institut national du cancer (INCA). http://lesdonnees.e-cancer.fr/Themes/epidemiologie/Incidence-mortalite-nationale/Projection-d-incidence-et-de-mortalite-par-localisation-cancereuse-en-2017#ind30689. Site consulté le 25 avril 2019.
  2. Balleyguier C., Cousin M., Dunant A. et coll., « Patient-assisted compression helps for image quality reduction dose and improves patient experience in mammography », European Journal of Cancer, 2018, vol. 103, p. 137-142.

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