Éditorial

Pénurie à géométrie variable

Dans le quatrième numéro de Docteur Imago, nous abordons la délicate question de la démographie des radiologues en France. Délicate, parce que la réponse n’est pas si simple à donner. Peut-on parler de pénurie ? De carence ? Les simples chiffres d’évolution du nombre de spécialistes et de leur densité pourraient laisser penser que non : ils montrent

Le 11/10/17 à 15:00, mise à jour hier à 14:14 Lecture 1 min.

Le niveau de la « pénurie » de radiologues est très variable, selon le lieu et le type d’exercice (photo d'illustration). © Virginie Facquet

Dans le quatrième numéro de Docteur Imago, nous abordons la délicate question de la démographie des radiologues en France. Délicate, parce que la réponse n’est pas si simple à donner. Peut-on parler de pénurie ? De carence ? Les simples chiffres d’évolution du nombre de spécialistes et de leur densité pourraient laisser penser que non : ils montrent une légère augmentation. Toutefois, la pénurie se définit par un décalage défavorable entre l’offre – disons le nombre de radiologues par habitant – et le besoin en examens d’imagerie médicale. Ce dernier, même s’il reste difficile à objectiver, semble en forte progression, au regard des nombreuses sources concordantes et sérieuses qui l’affirment.

Selon le lieu et le type d’exercice

En poussant l’enquête un peu plus loin, le niveau de cette « pénurie » est très variable, selon le lieu et le type d’exercice. À Paris par exemple, la densité de radiologues est la plus élevée de tous les départements français. A contrario, Mayotte et le Cantal sont les moins bien fournis en professionnels. Le mode d’exercice joue également : le taux de vacance statutaire de la profession dans la fonction publique est le plus élevé de toutes les spécialités médicales. Cela suggère une pression démographique négative particulièrement forte auprès des confrères travaillant dans les établissements publics.

Vers des situations de crises

Les conséquences d’une telle situation peuvent être parfois positives pour les radiologues, mais sont le plus souvent préoccupantes. La pénurie de praticiens entraîne potentiellement une surcharge de travail. Cette dernière engendre une dégradation des conditions d’exercice, qui peut mener à des situations de crise telles que l’épuisement professionnel. Le trop-plein de travail est aussi susceptible de nuire à la relation entre le médecin et ses patients et donc de dévaloriser l’image de la profession dans son ensemble. En ce sens, les organisations professionnelles, qu’elles soient syndicales ou savantes, ont déjà anticipé, en communiquant auprès du grand public sur leurs actions. Le travail ne fait que commencer pour reconnaître le nécessaire recours à davantage de médecins radiologues.

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Benjamin Bassereau

Directeur de la rédaction BOM Presse Clichy

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