Organisation du travail

Les services n’ont pas attendu le nouveau décret d’actes

Le nouveau décret d’actes des manipulateurs d’électroradiologie médicale leur permet de réaliser certaines tâches loin des yeux d’un médecin. Pas de quoi bouleverser les pratiques de certains services, qui faisaient déjà travailler leurs manips tout seuls.

Le 06/02/17 à 8:00, mise à jour aujourd'hui à 15:25 Lecture 2 min.

Dans plusieurs services, les manips réalisaient déjà seuls les examens sans injection avant le décret d'actes (photo d'illustration). © Benjamin Bassereau

Le nouveau décret d’actes de manipulateurs d’électroradiologie médicale autorise ces derniers à réaliser une partie de leurs tâches sans qu’un médecin soit présent pour les surveiller. Dans les services que nous avons interrogés, cette nouveauté réglementaire ne devrait pas révolutionner l’organisation du travail… pour la bonne raison que les manips y opèrent déjà tout seuls. C’est notamment le cas au centre hospitalier d’Albi (Tarn) : « Entre 7 h 30 et 9 heures, ils font passer des scanners – lombaires, sinus, crâne – sans injection de produit de contraste, explique Michel Lizano, cadre du service d’imagerie. Puis, vers 9 heures, le médecin arrive et interprète les images. »

Un décret pour couvrir les manips

Tout au long de sa carrière, le cadre a pu mesurer les évolutions des pratiques, puisqu’il a connu l’époque où le radiologue était toujours présent à la console : « Pendant des années, on a eu le médecin assis à côté des manipulateurs, se souvient-il. C’était les débuts ! À l’époque, les images tombaient une par une, donc le médecin restait avec le manip à la console. Maintenant, avec les nouveaux scanners, on a 500 images en trente secondes… » Pour les services comme celui d’Albi, le nouveau décret valide donc des pratiques déjà existantes. Il a l’avantage de mieux protéger les professionnels d’un point de vue réglementaire : « Il a été fait pour « couvrir » les manips », estime Michel Lizano.

Des procédures bien définies

L’organisation est la même au centre hospitalier de Charleville-Mézières (Ardennes). « Il me semble que beaucoup de services fonctionnent ainsi, remarque Jean-Claude Virollet cadre du service d’imagerie. Dès l’instant où il s’agit d’examens non injectés et où tout est bien défini et cadré en amont, il n’y a pas de souci », juge-t-il. Dans cet établissement, les examens réalisés par les manips sont programmés sur des plages horaires où le radiologue est absent : « Le manipulateur arrive le matin à 7 heures ; il met les machines en route et il fait des examens sans injection, explique le cadre. Puis, à partir de 8 h 45, le radiologue est là et les examens avec injection peuvent commencer. » Idem en IRM, où les manips accueillent les patients le matin en suivant une procédure précise : « les ordonnances ont été visualisées en amont par les radiologues qui donnent leur aval pour les examens qui seront à coup sûr sans injection », décrit Jean-Claude Virollet.
Avec des appareils d’imagerie et des outils informatiques de plus en plus sophistiqués, les pratiques semblent donc avoir évolué plus vite que les textes de loi. L’ancien décret d’actes était en décalage avec les pratiques réelles, comme le répètent des représentants des manipulateurs et des radiologues. Fabien Voix, président de l’AFPPE assure ainsi que « s’il avait été appliqué à la lettre, il n’y aurait pas eu beaucoup de cas où les manipulateurs auraient pu exercer leur métier. »

Auteurs

Carla Ferrand

Journaliste cheffe de rubrique

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