Radiobiologie

Pourquoi la dose biologique est-elle si différente de la dose physique ?

La mesure de la dose physique ne suffit plus à évaluer le risque lié aux faibles doses de radiation. Les dernières avancées scientifiques montrent plusieurs phénomènes biologiques tels que la radiosensibilité et la radiosusceptibilité individuelles peuvent augmenter les effets physiques des radiations de façon non proportionnelle aux doses reçues.

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Le 22/03/17 à 16:00, mise à jour aujourd'hui à 15:09 Lecture 12 min.

Plusieurs phénomènes biologiques peuvent augmenter les effets physiques des radiations de façon non proportionnelles aux doses délivrées. © Éric Jolly

Introduction

Dans le monde du radiodiagnostic, l’une des plus importantes notions est la dose physique, autrement dit l’énergie absorbée par la matière irradiée. Rappelons que le contraste et la qualité de l’image dépendent directement de cette absorption. La dose physique est également cruciale pour l’évaluation du risque lié aux radiations ionisantes. En effet, un des apports majeurs de l’épidémiologie des radiations, resté consensuel jusqu’à aujourd’hui est la valeur des doses seuils au-dessus desquelles le risque de cancer devient significatif : 100 mSv pour les leucémies et 200 mSv pour les cancers solides. C’est notamment de ces valeurs, issues des observations de la cohorte des survivants de Hiroshima, que les principales recommandations de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ont été proposées [1].
Pourtant, avec le temps, nous avons oublié dans quel contexte la cohorte des survivants de Hiroshima avait été analysée et ce que signifiaient vraiment ces do

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Auteurs

Clément DEVIC

Doctorant CIFRE - Fibermetrix

Unité INSERM UA8 « Radiations : Défense, Santé, Environnement »

Centre Léon-Bérard

Lyon

Nicolas Foray

Directeur de recherche INSERM

Unité INSERM UA8 « Radiations : Défense, Santé, Environnement »

Centre Léon-Bérard

Lyon

Michel Bourguignon

Conseiller scientifique

Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire

Bibliographie

  1. Perez A. F., Devic C., Foray N. « Les faibles doses de radiations : vers une nouvelle lecture de l’évaluation du risque ? », Bulletin du cancer, 2005, vol. 102, p. 527-538. DOI : 10.1016/j.bulcan.2015.03.019.
  2. Foray N., Colin C., Bourguignon M., « Radiosensibilité : l’évidence d’un facteur individuel », Médecine Sciences, 2013, vol. 29, n° 4, p. 397-403. DOI : 10.1051/medsci/2013294013.
  3. Foray N., Bourguignon M., Hamada N., « Individual response to ionizing radiation », Mutation Research Review, vol. 770, n° 369-386.DOI : 10.1016/j.mrrev.2016.09.001.
  4. ICRP, « Radiation and your patient – A Guide for Medical Practitioners Supporting Guidance 2 », Annals of ICRP, 2001, vol.
    31, n° 4. http://www.icrp.org/publication.asp?id=ICRP%20Supporting%20Guidance%202
  5. Joiner M. C., Marples B., Lambin P., Short S. C., Turesson I. « Low-dose hypersensitivity: current status and possible mechanisms », International journal of radiation oncology, biology, physics, 2001, vol. 49, n° 2, p. 379-389.
  6. Bodgi L., Foray N., « The nucleo-shuttling of the ATM protein as a basis for a novel theory of radiation response: resolution of the linear-quadratic model », International journal of radiation biology, 2016, vol.  92, n° 3, p. 117-131. DOI : 10.3109/09553002.2016.1135260.
  7. Devic C., Bodgi L., Granzotto A., Ferlazzo M. L., Sonzogni L., Bourguignon M., Foray N., « Le phénomène d’hypersensibilité aux faibles doses : une énigme de la radiobiologie enfin résolue ? », Revue de médecine nucléaire, 2016, vol. 40, p. 254-257.
  8. Viau M., Perez A. F., Bodgi L., Devic C., Granzotto A., Ferlazzo M. L., Bourguignon M., Puisieux A., Lacornerie T., Lartigau E., Lagrange J. L., Foray N. « Repeated radiation dose effect and DNA repair : Importance of the individual factor and the time interval between the doses », Cancer radiotherapie, vol. 20, p. 217-225
  9. Colin C., Devic C., Noël A., Rabilloud M., Zabot M.-T., Pinet-Isaac S., Giraud S., Riche B., Valette P.-J., Rodriguez-Lafrasse C., Foray N. « DNA double-strand breaks induced by mammographic screening procedures in human mammary epithelial cells », International journal of radiation biology, 2011, vol. 87, n° 11, p. 1103-1112. DOI : 10.3109/09553002.2011.608410

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