Neurologie

L’IRM pourrait prédire l’autisme chez les enfants à haut risque

En surveillant la croissance du cerveau grâce à l’IRM, des chercheurs américains on prédit avec précision le développement du trouble du spectre autistique chez les enfants à haut risque.

Le 03/04/17 à 15:00, mise à jour aujourd'hui à 14:28 Lecture 1 min.

L'objectif des auteurs de l'étude est de pouvoir diagnostiquer l'autisme avant l'apparition, vers l'âge de 2 ans, des symptôme de trouble du spectre autistique (photo d'illustration). Par Scott Vaughan — originally posted to Flickr as IMG_9588, CC BY 2.0, Lien

Selon une étude américaine, l’IRM permettrait de prédire l’autisme chez les enfants à haut risque. « Nous pouvons possiblement identifier ceux qui développeront cette maladie, avant que les symptômes ne commencent à se développer », écrit Joseph Piven, psychiatre à l’université de Caroline du Nord (UNC) à Chapel Hill (États-Unis), dans la revue Nature [1]. Sont considérés comme à haut risque les enfants dont un frère ou une sœur est atteint de la maladie.

Diagnostiquer l’autisme avant 2 ans

L’objectif est de pouvoir diagnostiquer l’autisme avant l’apparition, après l’âge de 2 ans, des symptômes de trouble du spectre autistique (TSA). Les chercheurs ont surveillé par IRM la croissance du cerveau de 106 nourrissons à haut risque à l’âge de 6, 12 et 24 mois. Ils ont également suivi 42 nourrissons à faible risque.

81 % de diagnostics

L’autisme a été diagnostiqué chez 15 des nourrissons à haut risque à 24 mois. L’IRM a révélé que le volume du cerveau a augmenté davantage entre 12 et 24 mois chez eux que chez les enfants qui n’avaient pas de TSA. Cette croissance accélérée s’est produite en même temps qu’apparaissaient les signes comportementaux de l’autisme. Les chercheurs ont également diagnostiqué des changements cérébraux entre 6 et 12 mois, avant que les symptômes de TSA apparaissent. La surface corticale augmente plus rapidement chez les nourrissons qui seront atteints d’autisme. Au final, l’IRM a permis de prédire 30 des 37 diagnostics d’autisme (81 %). Elle a produit 4 faux positifs.

D’autres techniques d’imagerie possibles ?

« Nous savons maintenant que 8 nourrissons à haut risque familial sur 10 développeront l’autisme », écrit Joseph Piven. Ces résultats doivent être confirmés par une plus grande étude de suivi des nourrissons à haut risque. Il faut également déterminer si d’autres techniques d’imagerie peuvent détecter les changements cérébraux précoces. Une grande étude serait nécessaire pour savoir si l’autisme peut être prédit dans la population générale », conclut le psychiatre.

Auteurs

Virginie Facquet

Bibliographie

  1. Hazlett H. C. et coll. « Early brain dévelopment in infants at high risk for autism spectrum disorder », Nature, 15 février 2017, vol. 542, p. 348-351. DOI : http://dx.doi.org/10.1038/nature21369

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Sur le même thème

Le fil Docteur Imago

13:14

Une revue systématique de 15 études démontre que la bléomycine électrosclérothérapie ((B)EST) est une technique prometteuse pour traiter les anomalies vasculaires, notamment les malformations veineuses et lymphatiques. « Bien que les résultats suggèrent l’efficacité et l’innocuité, l’hétérogénéité du traitement et les résultats à long terme nécessitent des recherches plus approfondies », suggère l’étude.

7:10

Une étude sur 135 revues de radiologie indexées dans le Journal Citation Reports 2024 révèle que les femmes ne représentent que 20,2 % de l’ensemble des rédacteurs, avec une sous-représentation aux niveaux des rédactrices en chef adjointes et de rédactrices en chef. Ces disparités entre les sexes « soulignent la nécessité de politiques transparentes et de réformes structurelles pour promouvoir une plus grande équité », indiquent les auteurs.
05 Nov

16:40

L'entreprise Pulsenmore a annoncé dans un communiqué que la Food and Drug Administration (FDA) américaine a accordé une autorisation de mise sur le marché d'une plateforme d'échographie prénatale qui permet aux futures mères d'effectuer des examens guidés à domicile interprétés par des médecins à distance.

14:26

Des stratégies de gestion des déchets, de décontamination et de traitements des eaux permettraient de réduire l'impact de la pollution environnementale liée au gadolinium (étude).
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR