Le « médecin prescripteur » est le médecin qui réalise une prescription médicale. Le Code de la santé publique définit et cadre bien cette notion de prescription quand elle concerne les médicaments. Il est, en revanche, moins précis pour les examens diagnostiques, notamment ceux d’imagerie médicale. Pour les examens qui recourent à des médicaments, tels que les produits de contraste, la prescription médicale individuelle est rendue obligatoire par le Code de la Santé publique, qui retranscrit le Code de déontologie. Pour les autres examens, cela n’est pas toujours le cas.
Celui qui délègue la réalisation de l’examen au manipulateur
La notion de prescription pour les examens d’imagerie médicale apparaît dans le décret d’actes des manipulateurs en électroradiologie médicale. En effet, les manipulateurs radio travaillent sous la responsabilité du médecin, mais peuvent accomplir certains actes en son absence ou sous sa surveillance. Ces actes doivent alors être réalisés « en application soit d’une prescription médicale individuelle, soit d’un protocole écrit, qualitatif et quantitatif, préalablement établi, daté et signé par le médecin ». Nous sommes donc dans le cas où le médecin prescripteur est celui qui « délègue » la réalisation de l’examen à un manipulateur radio. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un radiologue ou d’un médecin nucléaire.
Demander une consultation spécialisée
Qu’en est-il du médecin qui formule la demande d’examen sous la forme d’une ordonnance écrite ? S’agit-il d’une prescription ou d’une simple demande ? La notion du médecin demandeur s’appuie sur un paradigme : celui qui indique que proposer un examen radiologique à un patient revient à demander une consultation spécialisée [1]. « Le terme de prescription doit être banni, car le clinicien soumet une demande à un confrère spécialiste et non à un prestataire de services », indique Jean Nicolas Dacher, dans un article du Journal de radiologie [2]. Ainsi, le clinicien, qu’il soit médecin généraliste ou spécialisé, référerait son patient au radiologue (ou au médecin nucléaire) pour qu’il bénéficie d’une consultation.
Prescrire le bon examen
Dans ce cas, le rôle du radiologue est alors de prescrire le bon examen. « Le radiologue peut changer l’examen à réaliser ou dire qu’il n’est pas utile », expliquait ainsi Jean-Philippe Masson, radiologue, lors d’une session des Journées francophones de radiologie, en octobre 2016, consacrée à la « pertinence des examens en imagerie ».
Cette vision de l’examen d’imagerie médicale est largement défendue par la communauté des radiologues. « Le radiologue ne doit jamais se considérer comme un simple prestataire de service, quand bien même ce serait ce que le correspondant réclame », indique ainsi Vincent Hazebroucq, dans un article de SRH info [3]. Cette vision n’est pas forcément partagée par l’ensemble de la communauté médicale : la « consultation » spécialisée n’est pas toujours palpable ni par le médecin référent, ni par le patient, ce dernier ne rencontrant pas toujours le radiologue.
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