Congrès SPIMED-IVC

Le scanner à comptage photonique, une innovation pour le cœur

Au congrès SPIMED-IVC, Loïc Boussel, radiologue aux Hospices civils de Lyon a présenté l’intérêt du scanner spectral pour l’imagerie cardiaque. Cette nouvelle modalité permet notamment de mieux mesurer les sténoses.

Le 27/06/17 à 11:00, mise à jour aujourd'hui à 15:27 Lecture 1 min.

« Le scanner multi-énergie ou le scanner Photon Counting doit permettre de compter les photons et de les classer en fonction de leur niveau d’énergie », explique Loïc Boussel, radiologue aux Hospices civils de Lyon. © V. F.

Le scanner spectral est la dernière nouveauté en tomodensitométrie. Il permet de mieux caractériser les tissus. Deux techniques coexistent : le double énergie et le comptage photonique, en cours de développement. Loïc Boussel, radiologue aux Hospices civils de Lyon (69) participe à l’élaboration de cette dernière. Le 1er juin 2017, il a présenté les principes et les applications du scanner spectral au congrès SPIMED-Imagerie cardiovasculaire.    

Compter tous les photons

« Le scanner multi-énergie ou le scanner Photon Counting doit permettre de compter les photons et de les classer en fonction de leur niveau d’énergie. Pour cela, il faut créer un nouveau détecteur », explique-t-il. Le détecteur du système de comptage photonique va créer des charges à l’intérieur du système. Il est ainsi possible d’analyser l’atténuation des photons émis par le tube sur plusieurs « tranches » de valeurs d’énergies (bins). L’objectif est d’obtenir une meilleure différentiation photoélectrique et une analyse du K-edge 1 des éléments.

Moins d’artefacts de blooming

Le scanner spectral offre une meilleure résolution spatiale et une diminution des artefacts de blooming. « Nous avons la possibilité de reconstruire des images mono-énergétiques et de paires plus précises. L’utilisation du K-edge va permettre d’utiliser des agents de contraste différents de l’iode. Nous sommes en effet capables de quantifier des atomes particuliers, comme le gadolinium, que nous pourrons analyser de façon spécifique », commente Loïc Boussel. Les concepteurs de cette modalité prévoient aussi de développer de nouveaux agents de contraste (or, bismuth…) sous forme d’agents Blood Pool (nanoparticules) ou d’agents spécifiques attachés à un marqueur spécifique.

Développer de nouveaux marqueurs

L’imagerie spectrale double énergie a ouvert une nouvelle dimension (5D) pour l’investigation des pathologies cardiovasculaires, avec l’amélioration de la mesure des sténoses (calcifications). La caractérisation de la plaque et la perfusion quantitative en imagerie myocardique sont en cours d’investigation. « Dans l’avenir, le scanner à comptage photonique permettra d’améliorer la résolution spatiale et l’imagerie du K-edge, avec l’idée de développer de nouveaux marqueurs non-spécifiques ou plus spécifiques », conclut Loïc Boussel.

Notes

1. Le principe général du K-edge consiste à détecter les variations d'énergie au niveau du spectre reçu. Ces variations du taux d'absorption sont différentes selon les atomes étudiés. Une étude du spectre détecté par rapport au spectre initial de la source permet de déterminer la présence d'un élément dans l'objet imagé situé entre la source et le détecteur (source : Wikipedia).

Auteurs

Hervé Monet

Ingénieur en informatique.

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Sur le même thème

Le fil Docteur Imago

05 Sep

16:07

Les patientes atteintes de malformations artérioveineuses cérébrales non rompues avec une localisation occipitale sont plus susceptibles d’avoir des maux de tête. L’angiographie quantitative par soustraction numérique peut quantifier objectivement les changements hémodynamiques dans les maux de tête liés au MAV non rompues. (étude).

13:12

La fédération des médecins de France organise un colloque sur la place de l'IA en médecine libérale le vendredi 12 au samedi 13 septembre à Paris.

7:30

04 Sep

15:00

Dans le cancer du sein précoce, l'échographie injectée préopératoire combinée à l'injection intralymphatique de bleu de méthylène et l'administration intracutanée d'indocyanine verte pendant l'intervention chirurgicale, permet une identification précise du ganglion sentinelle et une prédiction des métastases, conclut une étude chinoise. Une approche à même de limiter le nombre de résections inutiles de ganglions, selon les chercheurs.
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR