Le scanner spectral est la dernière nouveauté en tomodensitométrie. Il permet de mieux caractériser les tissus. Deux techniques coexistent : le double énergie et le comptage photonique, en cours de développement. Loïc Boussel, radiologue aux Hospices civils de Lyon (69) participe à l’élaboration de cette dernière. Le 1er juin 2017, il a présenté les principes et les applications du scanner spectral au congrès SPIMED-Imagerie cardiovasculaire.
Compter tous les photons
« Le scanner multi-énergie ou le scanner Photon Counting doit permettre de compter les photons et de les classer en fonction de leur niveau d’énergie. Pour cela, il faut créer un nouveau détecteur », explique-t-il. Le détecteur du système de comptage photonique va créer des charges à l’intérieur du système. Il est ainsi possible d’analyser l’atténuation des photons émis par le tube sur plusieurs « tranches » de valeurs d’énergies (bins). L’objectif est d’obtenir une meilleure différentiation photoélectrique et une analyse du K-edge 1 des éléments.
Moins d’artefacts de blooming
Le scanner spectral offre une meilleure résolution spatiale et une diminution des artefacts de blooming. « Nous avons la possibilité de reconstruire des images mono-énergétiques et de paires plus précises. L’utilisation du K-edge va permettre d’utiliser des agents de contraste différents de l’iode. Nous sommes en effet capables de quantifier des atomes particuliers, comme le gadolinium, que nous pourrons analyser de façon spécifique », commente Loïc Boussel. Les concepteurs de cette modalité prévoient aussi de développer de nouveaux agents de contraste (or, bismuth…) sous forme d’agents Blood Pool (nanoparticules) ou d’agents spécifiques attachés à un marqueur spécifique.
Développer de nouveaux marqueurs
L’imagerie spectrale double énergie a ouvert une nouvelle dimension (5D) pour l’investigation des pathologies cardiovasculaires, avec l’amélioration de la mesure des sténoses (calcifications). La caractérisation de la plaque et la perfusion quantitative en imagerie myocardique sont en cours d’investigation. « Dans l’avenir, le scanner à comptage photonique permettra d’améliorer la résolution spatiale et l’imagerie du K-edge, avec l’idée de développer de nouveaux marqueurs non-spécifiques ou plus spécifiques », conclut Loïc Boussel.
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