Agents de contraste en IRM

L’administration répétée de gadolinium macrocyclique ne provoque pas de rehaussement en T1 dans le cerveau des enfants

Des chercheurs allemands ont examiné à l’IRM les cerveaux de 24 enfants qui avaient reçu plus de neuf injections de gadolinium macrocyclique. Dans les cinq zones d’intérêt étudiées, ils n’ont observé aucune augmentation de l’intensité du signal en T1.

Le 29/08/17 à 11:00, mise à jour aujourd'hui à 15:10 Lecture 1 min.

Les chercheurs ont mesuré le rehaussement du signal en T1 dans quatres régions : A = noyau dentelé, B = pont, C = pulvinar, D = pallidum dorsal. © Dr. Dirk Klee et Société allemande de radiologie

Encore une étude qui plaide en faveur de l’utilisation des agents de contraste à base de gadolinium macrocycliques en IRM. Celle-ci est l’œuvre d’une équipe de l’hôpital universitaire pour enfants et de la faculté de médecine de Düsseldorf, en Allemagne. Elle a fait l’objet d’une présentation au Congrès allemand de radiologie, en mai 2017, puis d’un article dans Radiology [1].

À la recherche d’une augmentation de l’intensité du signal en T1

Christin Rademacher, radiologue pédiatrique, et ses confrères, ont réuni 24 enfants qui avaient passé des IRM entre 2008 et 2015. Atteints d’une tumeur au cerveau, ils avaient tous reçu au moins neuf injections d’agent de contraste gadoliné macrocyclique. Du gadoteridol et du gadoterate meglumine pour être précis. Les chercheurs les ont soumis à un nouvel examen d’IRM sans contraste. Sur les images, ils ont recherché des augmentations de l’intensité du signal en T1, signes potentiels d’un dépôt de gadolinium.

Aucune différence par rapport au groupe témoin

Ils ont concentré leurs observations sur 5 points d’intérêt : le noyau dentelé, le pont, la substance noire, le pulvinar et le pallidum dorsal. Dans aucune de ces zones, ils n’ont observé de différence significative au niveau de l’intensité du signal par rapport à un groupe témoin, dont les membres n’avaient jamais reçu d’injection de gadolinium. « Aucune corrélation entre le nombre d’administration d’agent de contraste au gadolinium, la quantité totale de gadolinium administré et l’intensité du signal en T1 n’a été découverte », écrivent-ils.

« Des recherches supplémentaires seront nécessaires »

« Ces résultats laissent penser que les agents de contraste gadolinés macrocycliques ne laissent pas de dépôt dans le cerveau », explique Dirk Klee, radiologue pédiatrique, dans une interview donnée en marge du congrès allemand de radiologie. « Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces découvertes », conclut l’étude. Rappelons que l’Agence européenne du médicament recommande l’arrêt de la commercialisation de plusieurs agents de contraste gadolinés linéaires.

Auteurs

Jérome Hoff

Rédacteur en chef adjoint

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Bibliographie

  1. Tibussek D., Rademacher C. et coll., « Gadolinium Brain Deposition after Macrocyclic Gadolinium Administration : A Pediatric Case-Control Study », Radiology, 2017. DOI : 1148/radiol.2017161151

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