Athlètes adolescents

Déformations par effet came et limitation d’amplitude des mouvements de la hanche sont associés à l’arthrose précoce

Grâce à la radiographie et l’IRM, une étude de cohorte met en avant une corrélation entre les déformations par effet came, la limitation d’amplitude des mouvements de la hanche, et des modifications ostéoarthritiques précoces chez les athlètes adolescents.

Le 13/11/17 à 8:00, mise à jour aujourd'hui à 15:10 Lecture 2 min.

Le conflit fémoro-acétabulaire correspond au contact prématuré du col du fémur sur la partie articulaire du bassin appelée cotyle ou acétabulum. By Hellerhoff (Own work) [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

Une étude de cohorte publiée dans The American Journal of Sports Medicine [1] associe les déformations par effet came et la limitation d’amplitude des mouvements de la hanche à des modifications ostéoarthritiques précoces chez les athlètes adolescents.

Améliorer les connaissances sur le conflit fémoro-acétabulaire

Le conflit fémoro-acétabulaire (CFA) est une étiologie de coxarthrose précoce récemment découverte. Son histoire est encore mal connue. « Il n’existe notamment qu’une documentation lacunaire sur les lésions articulaires chez les adolescents qui souffrent d’une amplitude de mouvement limitée de la hanche, problème communément associé au CFA », rappellent les auteurs. Pour améliorer les connaissances sur ce sujet, ils ont suivi pendant 5 ans un groupe d’athlètes d’une large variété de sports.

Observer la progression à 5 ans

Ils ont ainsi repéré 13 participants dont au moins une hanche présentait une rotation interne inférieure à 10° quand la hanche était à 90°. Ils les ont associés à des sujets de contrôle d’âge et de sexe équivalents. Lors du recrutement, tous les participants étaient asymptomatiques et ont passé un examen radiographique de la hanche ainsi qu’une IRM sans arthrographie. 5 ans plus tard, ils sont revenus pour les mêmes examens, ainsi que pour un questionnaire clinique. Les chercheurs ont classé les IRM « normales » et « anormales » en fonction des 13 anomalies chondrales, labrales ou osseuses référencées.

Une dégénérescence constatée chez la plupart des sujets étudiés

Au moment du recrutement, 16 des 26 hanches du groupe « limitation d’amplitude » présentaient des IRM anormales au niveau du labrum ou du cartilage, comparé aux 8 du groupe contrôle. 13 sur 26 présentaient un signe positif de conflit antérieur contre 0 pour le groupe de contrôle. 5 ans plus tard, 18 des 19 hanches (95 %) à nouveau examinées du groupe « limitation d’amplitude » présentaient des IRM anormales contre 14 sur 26 (54 %) dans le groupe de contrôle. Les chercheurs ont documenté de nouvelles occurrences ou des progressions dans 15 hanches sur 20 du groupe « limitation », contre 8 sur 26 du groupe de contrôle. 6 hanches sur 22 du groupe « limitation » avaient progressé du grade de 0 à 1 dans la classification de Tönnis. De leur côté, les membres de l’autre groupe étaient restés au grade 0.

Plusieurs signes associés aux risques de changement dégénératif

11 hanches sur 22 du 1er groupe montraient des signes de positifs de conflit antérieur contre une seule dans le groupe de contrôle. Les chercheurs ont observé une déformation par effet came parmi 20 des 22 hanches du groupe étudié contre 12 sur 26 du groupe de contrôle. Plusieurs variables repérées au début de l’étude ont été associées à un risque accru de changements dégénératifs lors du suivi après cinq ans pour l’ensemble de la cohorte : diminution de la rotation interne de la hanche, signe d’empiétement antérieur positif, diminution de la flexion de la hanche, augmentation de l’angle alpha et présence d’une lésion par effet came.

Il faudrait renforcer le dépistage

Les auteurs de l’étude concluent que les jeunes athlètes qui présentaient les caractéristiques d’un CFA ont présenté des résultats radiographies correspondant à une arthrose précoce. « Un dépistage et des conseils plus poussés seraient utiles pour prévenir l’arthrose de la hanche chez ces patients », recommandent-ils.

Auteurs

Jérome Hoff

Rédacteur en chef adjoint

Voir la fiche de l’auteur

Bibliographie

  1. Wyles C. C., Norambuena G. A. et coll., « Cam Deformities and Limited Hip Range of Motion Are Associated With Early Osteoarthritic Changes in Adolescent Athletes: A Prospective Matched Cohort Study », The American Journal of Sport Medicine, 1er novembre 2017, vol. 45, n° 13, p. 3036-3043. DOI : 10.1177/0363546517719460.

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Sur le même thème

Le fil Docteur Imago

20 Mai

16:30

Après un traitement par chirurgie et/ou chimiothérapie d'un gliome, l'analyse du volume sanguin cérébral relatif moyen et maximum est plus efficace que l'analyse visuelle ou « hot spot » pour différencier les anomalies liées au traitement des progressions tumorales sur des images en IRM DSC-PW. Étude.

13:30

Une nouvelle IRM dernière génération de Siemens Healthineers est en service au CHU-IRMAS de Saint Etienne (42) depuis la fin du mois de janvier, informe le média IF Saint-Etienne.

7:30

La mise en œuvre d’un programme de leadership positif dans un service d’imagerie du sein aux États-Unis a permis d’améliorer la perception du climat de travail et l’engagement des employés, réduisant l’épuisement professionnel et les intentions de départ, indique une étude parue dans Radiology.
17 Mai

16:00

Le constructeur GE HealthCare a dévoilé sa nouvelle IRM 3 T dédiée à l'imagerie cérébrale, spécialement conçue pour « faire avancer la recherche en IRM dans les procédures complexes en neurologie, oncologie et psychiatrie ». L’équipement est en attente de l'autorisation de la FDA et n’a pas encore le marquage CE, annonce GE HealthCare dans un communiqué.

13:30

Le scanner thoracique à très faible dose offre une grande précision dans la détection des anomalies pulmonaires post-COVID par rapport à un scanner à dose standard à moins d’un dixième de la dose de rayonnement. Il constitue donc une alternative pour le suivi des patients post-COVID, conclut une étude parue dans European Radiology.
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR