Une étude de cohorte publiée dans The American Journal of Sports Medicine [1] associe les déformations par effet came et la limitation d’amplitude des mouvements de la hanche à des modifications ostéoarthritiques précoces chez les athlètes adolescents.
Améliorer les connaissances sur le conflit fémoro-acétabulaire
Le conflit fémoro-acétabulaire (CFA) est une étiologie de coxarthrose précoce récemment découverte. Son histoire est encore mal connue. « Il n’existe notamment qu’une documentation lacunaire sur les lésions articulaires chez les adolescents qui souffrent d’une amplitude de mouvement limitée de la hanche, problème communément associé au CFA », rappellent les auteurs. Pour améliorer les connaissances sur ce sujet, ils ont suivi pendant 5 ans un groupe d’athlètes d’une large variété de sports.
Observer la progression à 5 ans
Ils ont ainsi repéré 13 participants dont au moins une hanche présentait une rotation interne inférieure à 10° quand la hanche était à 90°. Ils les ont associés à des sujets de contrôle d’âge et de sexe équivalents. Lors du recrutement, tous les participants étaient asymptomatiques et ont passé un examen radiographique de la hanche ainsi qu’une IRM sans arthrographie. 5 ans plus tard, ils sont revenus pour les mêmes examens, ainsi que pour un questionnaire clinique. Les chercheurs ont classé les IRM « normales » et « anormales » en fonction des 13 anomalies chondrales, labrales ou osseuses référencées.
Une dégénérescence constatée chez la plupart des sujets étudiés
Au moment du recrutement, 16 des 26 hanches du groupe « limitation d’amplitude » présentaient des IRM anormales au niveau du labrum ou du cartilage, comparé aux 8 du groupe contrôle. 13 sur 26 présentaient un signe positif de conflit antérieur contre 0 pour le groupe de contrôle. 5 ans plus tard, 18 des 19 hanches (95 %) à nouveau examinées du groupe « limitation d’amplitude » présentaient des IRM anormales contre 14 sur 26 (54 %) dans le groupe de contrôle. Les chercheurs ont documenté de nouvelles occurrences ou des progressions dans 15 hanches sur 20 du groupe « limitation », contre 8 sur 26 du groupe de contrôle. 6 hanches sur 22 du groupe « limitation » avaient progressé du grade de 0 à 1 dans la classification de Tönnis. De leur côté, les membres de l’autre groupe étaient restés au grade 0.
Plusieurs signes associés aux risques de changement dégénératif
11 hanches sur 22 du 1er groupe montraient des signes de positifs de conflit antérieur contre une seule dans le groupe de contrôle. Les chercheurs ont observé une déformation par effet came parmi 20 des 22 hanches du groupe étudié contre 12 sur 26 du groupe de contrôle. Plusieurs variables repérées au début de l’étude ont été associées à un risque accru de changements dégénératifs lors du suivi après cinq ans pour l’ensemble de la cohorte : diminution de la rotation interne de la hanche, signe d’empiétement antérieur positif, diminution de la flexion de la hanche, augmentation de l’angle alpha et présence d’une lésion par effet came.
Il faudrait renforcer le dépistage
Les auteurs de l’étude concluent que les jeunes athlètes qui présentaient les caractéristiques d’un CFA ont présenté des résultats radiographies correspondant à une arthrose précoce. « Un dépistage et des conseils plus poussés seraient utiles pour prévenir l’arthrose de la hanche chez ces patients », recommandent-ils.
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