Depuis son apparition en décembre 2019, dans la province chinoise de Hubei, la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), s’est répandue dans 184 pays et a contaminé au moins 1,3 millions de personnes (cas confirmés). De façon typique, les patients atteints présentent une fièvre, de la toux et des difficultés respiratoires de gravité variable. Des symptômes déjà bien documentés, tout comme les manifestations scanographiques des atteintes pulmonaires. Plusieurs études rapportent aussi des manifestations neurologiques, plus rares [1].
Une pathologie encore jamais associée au COVID-19
Des radiologues de la ville de Detroit, aux États-Unis, décrivent dans Radiology [2] le premier cas présomptif d’encéphalopathie hémorragique nécrosante aiguë associée au COVID. « Cette forme rare d’encéphalopathie a déjà été associée à d’autres infections virales mais elle restait à démontrer en tant que résultat d’une infection par le COVID-19 », écrivent-ils.
Le cas d’une femme de plus de 55 ans
La patiente est une employée de l’aviation civile âgée de plus de 55 ans, avec un antécédent de 3 jours de toux, fièvre et altération de l’état mental. Le test par technique de transcription inverse suivie d’une amplification en chaîne par polymérase (RT-PCR) est revenu positif au SARS-Cov-2. « L’analyse du liquide cérébrospinal a été limitée par une ponction lombaire traumatique. La culture bactérienne du liquide cérébrospinal n’a montré aucune croissance après 3 jours. Les tests pour les virus herpès simplex 1 et 2, le virus varicelle-zona et le virus du Nil occidental ont été négatifs. Le test du SARS-Cov-2 n’a pas pu être réalisé dans le liquide cérébrospinal », rapportent les chercheurs.
Une hypoatténuation au scanner, des lésions hémorragiques à l’IRM
Les scanners cérébraux sans contraste montrent une hypoatténuation dans les thalami médians bilatéraux. L’angioscanner est normal. Les coupes d’IRM cérébrale révèlent quant à elles des rehaussements en T2 FLAIR dans les lobes temporaux médians et les thalami ; des hypo-intensités sur les images de susceptibilité magnétique et des rehaussements annulaires sur les images post-contraste signalent des hémorragies.
« Les médecins devraient être attentifs »
« La patiente a démarré un traitement d’immunoglobine en intraveineuse. Elle n’a pas reçu de hautes doses de stéroïdes, à cause des inquiétudes concernant ses fonctions respiratoires », précisent les auteurs de l’étude, qui concluent : « Le nombre de cas augmentant, les médecins devraient être attentifs à ces présentations chez les patients atteints de COVID-19 et d’altérations mentales. »
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