Imagerie mammaire

En tomosynthèse, le contrôle qualité « n’est pas une punition »

Le vendredi 13 octobre, une session des JFR sur l’imagerie mammaire était organisée conjointement par la SFR et l’INCa pour faire le point sur l’apport de la tomosynthèse dans le dépistage du cancer du sein et la nécessité du contrôle qualité externe pour optimiser les systèmes.

Le 16/10/17 à 11:00, mise à jour aujourd'hui à 15:22 Lecture 2 min.

Pour Laurent Verzaux (deuxième en partant de la gauche), la tomosynthèse doit commencer à être intégrée dans le dépistage organisé du cancer du sein. © C. F.

La séance des JFR 2017 sur la tomosynthèse qui a eu lieu le 13 octobre a confirmé une fois de plus le potentiel de cette technologie. En termes de performance pour le dépistage, la tomosynthèse aurait fait ses preuves, comme le suggèrent les nombreuses études publiées à ce sujet. Ainsi, son utilisation permettait de détecter deux à trois cancers supplémentaires pour 1000 patientes dépistées : « En France, le taux est d’environ sept cancers détectés pour 1000 patientes dépistées, rappelle Cédric de Bazelaire, radiologue à l’Hôpital Saint-Louis à Paris. Avec la tomosynthèse, on augmente donc le taux de détection d’environ 30 %. Il y a peu d’innovations technologiques qui ont augmenté à ce point le taux de détection. »

Concrétiser l’intégration de la tomosynthèse dans le dépistage

Après la réalisation d’études et l’analyse des résultats, l’heure est désormais à la concrétisation, selon Laurent Verzaux, radiologue au Havre : « Il faut sortir du brainstorming, déclare le radiologue. Les performances de la tomosynthèse sont reconnues, il faut maintenant passer au made-storming pour intégrer cette technologie dans le dépistage organisé. » Pour cela, l’intervenant compte sur trois leviers essentiels que sont la formation des radiologues, les recommandations de bonnes pratiques et le contrôle qualité des appareils.

La nécessité du contrôle qualité externe

Concernant le contrôle qualité, le processus reste encore à être peaufiné, comme l’explique Patrice Heid, ingénieur biomédical ARCADES à Marseille. L’intervenant indique en effet que les études cliniques publiées ont montré « l’équivalence ou la non infériorité » de certains systèmes de tomosynthèse par rapport à la 2D, mais les résultats peuvent être différents d’un système à l’autre : « Il n’y a pas de garantie d’équivalence entre les systèmes au niveau des études cliniques, rappelle-t-il. Les systèmes sur lesquels sont menés les études sont calibrés et bénéficient toujours de la dernière version logicielle. Donc, pour s’assurer du bon réglage et de l’optimisation des appareils, un contrôle qualité externe indépendant s’avère nécessaire. »

Identifier les dérives et les pannes

Lors de la session, Patrice Heid a tenu à rappeler que le contrôle qualité « n’est pas une punition » : « Cela permet de donner des informations sur la qualité d’image et l’état du système, et de vérifier les dérives et les pannes, explique-t-il. Le travail des physiciens et des ingénieurs, c’est de fournir le meilleur appareil pour détecter mieux et surtout caractériser mieux. » En termes de protocole qualité, l’ingénieur médical précise que le protocole EUREF est « applicable sur tous les appareils présents sur le marché ».

Auteurs

Carla Ferrand

Journaliste cheffe de rubrique

Voir la fiche de l’auteur

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Sur le même thème

Le fil Docteur Imago

09 Mai

16:00

La start-up Chipiron vient de boucler une nouvelle levée de fonds de 15 millions d'euros pour terminer la R & D de sa technologie d'IRM ultra bas champ, rapporte L'Usine digitale. Selon le média, cette levée de fonds permettra notamment de fabriquer un troisième prototype et démarrer des essais cliniques, pour viser une future commercialisation d'abord aux États-Unis, puis en Europe. Il y a deux ans, le cofondateur de Chipiron avait confié à Docteur Imago ses objectifs pour développer une IRM à 1 mT.

13:30

Un nouveau centre d'imagerie médicale a ouvert le lundi 5 mai à Neufchâtel-en-Bray (76), selon le média en ligne actu.fr. Résultant du déménagement d'un cabinet dans de nouveaux locaux, ce changement s'accompagne de l'installation de nouvelles modalités, scanner et IRM.

7:30

La société australienne Telix Pharmaceuticals a annoncé le 29 avril avoir obtenu de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) l'autorisation de mise sur le marché (AMM) en France de son agent de TEP Illuccix®(kit pour la préparation de 68Ga-PSMA-11) pour la détection et la localisation de lésions positives au PSMA chez des patients adultes souffrant de cancer de la prostate (indications précisées dans le communiqué ci-joint).
07 Mai

16:00

La clinique de l’Estrée à Stains (93) s'est dotée d'une IRM à champ ouvert, annonce le groupe Elsan (communiqué).
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR