Cancer du col

La perfusion pour l’évaluation des reliquats tumoraux

L’évaluation des reliquats tumoraux lors d’un cancer du col est importante pour déterminer l’intérêt ou non d’une chirurgie de clôture. L’IRM de diffusion et de perfusion semble donner de bons résultats.

Le 26/07/17 à 15:00, mise à jour hier à 14:16 Lecture 2 min.

Aurélie Jalaguier-Coudray a expliqué, lors du congrès de la SIFEM, l'intérêt de l'IRM pour diagnostiquer les reliquats tumoraux du cancer du col. © V. F.

« Les cancers du col localement avancés sont les stades Ib2 jusqu’à IVa. Le premier traitement proposé à ces patientes est une radiochimiothérapie première. La chirurgie est discutée. Certains font des hystérectomies de clôture, d’autres pas. Cette chirurgie n’a pas de bénéfice en termes de survie chez les patientes n’ayant pas de reliquat tumoral », annonce Aurélie Jalaguier-Coudray, radiologue à l’Institut Paoli-Calmettes (IPC) à Marseille lors du congrès de la SIFEM. Il faut donc évaluer le reliquat tumoral.

Chirurgie de clôture ?

« S’il existe après la radiochimiothérapie un reliquat tumoral, la patiente doit avoir une chirurgie de clôture car elle aura un gain en survie », précise-t-elle. Dans le cas contraire, en l’absence de reliquat tumoral, la patiente aura un suivi clinique, un suivi des marqueurs et une surveillance en IRM. Le reliquat est normalement évalué en IRM. Mais qu’en est-il en 2017 ?

Une étude rétrospective, monocentrique

« Pour répondre à cette question, nous avons mené une étude rétrospective, monocentrique à l’IPC de juin 2011 à juillet 2015. Nous avons inclus 52 patientes ayant un cancer du col localement avancé traité par curiethérapie et radiochimiothérapie et ayant eu une IRM avant le début du traitement », explique-t-elle. Les différentes séquences d’IRM ont été analysées, notamment les cartographies de perfusion et des études quantitatives.

Une chute de l’ADC

« En T2, il n’est pas possible de différencier le cancer et l’absence de reliquat de cancer. Le taux de faux négatif et faux positif est important. Par contre, la diffusion est importante, il faut systématiquement la réaliser. Nous avons démontré qu’il y a un hypersignal de diffusion, quand il y a un reliquat tumoral et une chute de l’ADC, commente-t-elle. La perfusion est très importante quand les patientes ont une courbe de type B, le risque de reliquat tumoral est significativement plus élevé que celles sans reliquat tumoral », explique-t-elle.

Une perfusion supérieure

D’autres paramètres peuvent aider au diagnostic. La pente est plus importante en cas de reliquat tumoral. L’aire sous la courbe est plus faible lorsqu’il n’y a pas de reliquat tumoral. Lors d’anomalies de l’endothélium, la perméabilité est augmentée. Ktrans montre que la perméabilité est également perturbée et augmentée en cas de reliquat tumoral. « Les paramètres de perfusion ont un odd ratio élevé et la perfusion est nettement supérieure en 2017 avec la diffusion. Nous devons retenir qu’en 2017, les radiologues doivent obligatoirement faire de la diffusion et de la perfusion. La perfusion est nouvelle et donne des résultats intéressants. Pour être performant, il faut une séquence en T2, en diffusion et perfusion », conclut-elle.

Auteurs

Virginie Facquet

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