Grâce à l’IRM, des chercheurs mexicains pourraient avoir découvert la preuve concrète que l’apprentissage de la musique crée de nouvelles connexions dans le cerveau des enfants. Comme ils l’ont expliqué le 30 novembre pendant le congrès de la société nord-américaine de radiologie (RSNA), Pilar Dies-Suarez, radiologue à l’Hôpital pédiatrique Federico Gómez de Mexico et ses confrères, ont mené leur étude sur 15 enfants âgés de 5 à 6 ans. Tous étaient droitiers et aucun ne présentait d’antécédents de troubles neurologiques, perceptifs ou sensoriels, ni n’avait reçu d’éducation artistique avant l’étude.
Les fibres nerveuses s’allongent dans le forceps mineur
Durant neuf mois, ces enfants ont appris la musique à l’aide de tubes à sons. Les chercheurs ont scruté leur cerveau en utilisant l’imagerie du tenseur de diffusion, qui permet d’observer la position, l’orientation et l’anisotropie des structures fibreuses de la substance blanche du cerveau. Les résultats montrent que les fibres nerveuses, les axones, s’allongent et que la fraction d’anisotropie augmente dans plusieurs zones, en particulier le forceps mineur. « Quand un enfant reçoit un apprentissage musical, on lui demande de réaliser certaines tâches, explique Pilar Dies-Suarez. Ces tâches impliquent l’audition, le mouvement, la cognition, l’émotion et les compétences sociales, ce qui activerait différentes régions du cerveau et impliquerait la nécessité de créer plus de connexions entre les deux hémisphères. »
Observation des axones du forceps majeur avant (en haut) et après l’apprentissage musical. D. R.
Mieux comprendre les mécanismes de certains troubles
Des études antérieures ont lié l’autisme et le déficit de l’attention avec des diminutions des connexions fibreuses dans le forceps mineur. « Cela suggère que la faible connectivité dans le cortex frontal, une région du cerveau impliquée dans des processus cognitifs complexes, est un biomarqueur de ces troubles », indique l’étude. « On sait que l’enseignement musical est bénéfique pour les enfants souffrant de ces troubles, remarque Pilar Dies-Suarez. Cette étude nous a permis de mieux comprendre les changements du cerveau et où ces nouvelles connexions se produisent. » Et peut-être de mettre au point des stratégies de traitement.
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