Imagerie mammaire

Le casse-tête du contrôle qualité en tomosynthèse

Le contrôle qualité interne des appareils de tomosynthèse est une question complexe, d’abord à cause de la variété des systèmes. Lors de la Journée technique de la Société française de radioprotection, le 26 septembre 2017, la physicienne médicale Julie Sage a fait le bilan de cette problématique.

Le 12/10/17 à 7:00, mise à jour hier à 14:15 Lecture 2 min.

Selon la physicienne médicale Julie Sage, « il n’existe pas de technique unique de tomosynthèse mais des tomosynthèses ». © C. F.

Le contrôle qualité des systèmes de tomosynthèse mammaire reste une démarche délicate, au vu de la diversité des techniques. Durant la Journée technique de la Société française de radioprotection (SFRP), le 26 septembre, une représentante de l’IRSN a fait le point sur la question. Cette dernière se fait de plus en plus pressante, alors que la tomosynthèse pourrait être potentiellement utilisée dans le cadre du dépistage du cancer du sein. « Le contrôle qualité est une obligation réglementaire. C’est un préalable indispensable si l’on veut introduire la tomosynthèse dans la campagne de dépistage », remarque Julie Sage, physicienne médicale.

L’IRSN planche sur le contrôle qualité

Sur ce thème, l’IRSN a publié une étude bibliographique en 2015. Elle a aussi mené une campagne de mesures en 2016. « Elle portait d’une part sur l’évaluation de différents systèmes en matière de dose et de qualité d’image, d’autre part, sur l’évaluation de différents fantômes qui pouvaient être utilisés pour le contrôle qualité de ces systèmes », détaille Julie Sage.

Deux types de détecteurs et de mouvement

Au niveau de la conception technique, la physicienne relève différentes typologies d’appareils de tomosynthèse. « La plupart sont équipés de détecteurs fixes. Il y a aussi un système à balayage qui n’a pas encore été mis sur le marché, indique-t-elle. En outre, il y a deux typologies de mouvement du tube : en continu ou en step and shoot. » L’angle de balayage a également un impact sur la qualité d’image : « Plus l’angle de balayage est grand, meilleure sera la résolution en profondeur », note Julie Sage.

Sept constructeurs aux stratégies hétérogènes

Du côté de l’offre des industriels, la représentante de l’IRSN comptabilise sept modèles de marques différentes actuellement disponibles sur le marché. « En fonction des fabricants, il peut y avoir des stratégies de design complètement hétérogènes et parfois même opposées. Les types de détecteurs, les mouvements du tube, l’angulation et le nombre de projections varient, précise-t-elle. Il n’existe pas de technique unique de tomosynthèse mais des tomosynthèses. »

La tomosynthèse à l’affiche des JFR

Actuellement, environ 300 systèmes de tomosynthèse sont installés en France. La technologie est en plein essor, indique Julie Sage. Elle est cependant encore minoritaire en comparaison des 2 500 mammographes numériques 2D en activité. Lors des Journées francophones de radiologie 2017, le sujet sera plus que jamais d’actualité et fera l’objet de deux sessions, le vendredi 13 octobre et le dimanche 15 octobre. Les intervenants évoqueront notamment sa place dans le programme de dépistage du cancer du sein et son utilisation lors des biopsies.

Auteurs

Carla Ferrand

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