Une contribution de plus au débat sur le gadolinium et sa rétention dans certaines zones du cerveau. Lors du congrès de la Société nord-américaine de radiologie (RSNA), fin 2016, des chercheurs allemands ont présenté une étude qui conclut que les injections en série (20 ou plus) d’agents de contraste à base de gadolinium (GBCA) ne seraient pas associées à une augmentation de l’intensité de signal (SI) du noyau dentelé (DN).
Une IRM tous les 3 mois
Les scientifiques ont réuni 33 patients, qui ont reçu des injections de gadobutrol (Gadovist® de Bayer Healthcare) et de gadotérate de méglumine (Dotarem® des laboratoires Guerbet) et passé des IRM cérébrales 3 T. 7,74 mmol de gadobutrol ou 12,61 mmol d’acide gadotérique ont été injectés lors de chaque examen, en fonction du poids des patients, avec un délai moyen de 3 mois entre chaque injection. L’intervalle moyen entre le premier et le dernier balayage d’IRM était de 273 semaines.
Pas d’augmentation du signal T1
Dans un article publié dans Radiology, les chercheurs indiquent qu’ils n’ont détecté aucune augmentation significative du signal T1 du noyau dentelé chez les patients après environ 23 injections de GBCA macrocyclique. Ces résultats confirment les recherches d’une équipe japonaise, elles aussi détaillées dans Radiology, en juin 2015. Ces dernières concluent que l’hypersignal dans le DN sur les images pondérées en T1 est associé à l’administration précédente de GBCA linéaires, tandis que l’administration de GBCA macrocycliques n’a aucun lien avec l’augmentation de l’intensité du signal.
Le Canada appelle à la prudence
La possibilité d’une accumulation de gadolinium dans le cerveau continue néanmoins d’inquiéter. Dans un communiqué du 6 janvier 2017, le ministère fédéral de santé du Canada indique avoir réalisé un examen de l’innocuité des agents de contraste à base de gadolinium (ACBG) en raison du nombre croissant d’éléments scientifiques probants qui montrent que le gadolinium pourrait s’accumuler dans le cerveau après de multiples examens par imagerie par résonance magnétique (IRM) avec injection d’un agent de contraste ». L’instance conseille aux professionnels de santé de limiter le recours au ACGB, d’utiliser la plus faible dose efficace et d’évaluer le rapport bénéfice/risque pour chaque patient. Elle avise que « selon les éléments scientifiques probants connus, l’administration d’agents linéaires entraînerait une accumulation plus élevée de gadolinium dans le cerveau que l’administration d’agents macrocycliques, mais que des accumulations ont été observées après l’administration des deux types de produits ».
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