Laboratoire DACTIM à Poitiers

« Nos algorithmes permettent de prédire comment les tumeurs répondront au traitement »

Pour mieux adapter le traitement des patients en oncologie, une équipe de recherche en imagerie du CHU de Poitiers s’est associée avec des mathématiciens du CNRS. Les chercheurs du laboratoire DACTIM ont ainsi mis au point des algorithmes pour prédire la réaction des tumeurs. Explications avec Rémy Guillevin, qui dirige l’équipe de recherche.

Le 13/09/17 à 15:00, mise à jour aujourd'hui à 15:24 Lecture 2 min.

« Notre objectif est d’utiliser les paramètres fournis par les imageurs pour mieux diagnostiquer les patients et mieux suivre leur traitement », explique Rémy Guillevin, qui dirige le laboratoire DACTIM. D. R.

Docteur Imago / Comment a débuté ce projet de recherche DACTIM ?

Rémy Guillevin / C’est une équipe de recherche que nous avons montée au CHU, où je suis chef de pôle adjoint du service de radiologie. Nous avons lancé ce projet avec des mathématiciens du CNRS de l’université de Poitiers. La conséquence est que le CHU de Poitiers a maintenant une équipe de recherche qui fait partie d’un laboratoire CNRS.

D. I. / Quel est l’avantage d’avoir ce label CNRS ?

R. G. / Il nous donne de facto une reconnaissance scientifique nationale et internationale que nous aurions mis beaucoup plus de temps à obtenir sans lui. Cela permet donc à Poitiers d’être un acteur visible de la recherche en imagerie. Le résultat, c’est que nous avons maintenant deux laboratoires dédiés. L’un est spécialisé dans les images non médicales. Quant au laboratoire DACTIM-MIS, sa vocation est d’analyser et d’intégrer à des modèles mathématiques les données issues de l’imagerie par résonance magnétique et de l’imagerie isotopique.

D. I. / Quelle est la valeur ajoutée des mathématiques en imagerie ?

R. G. / Ils améliorent la compréhension des examens. Aujourd’hui, les imageurs fournissent un grand nombre de paramètres dont on ne sait pas quoi faire. Les mathématiques permettent de mettre de l’ordre au sens formel du terme. C’est-à-dire de comprendre comment les paramètres s’agencent les uns par rapport aux autres. La finalité est d’utiliser ces paramètres pour mieux diagnostiquer les patients et mieux suivre leur traitement.

D. I. / Comment cela s’applique-t-il concrètement ?

R. G. / Notre champ d’application le plus ancien est l’imagerie des tumeurs cérébrales. Nous avons donc créé des modèles qui permettent de prédire la réponse ou l’échappement thérapeutique d’une tumeur cérébrale sous radiothérapie ou sous chimiothérapie. Nous utilisons ces outils en réunion de concertation pluridisciplinaire pour dire à l’oncologue, au radiothérapeute ou au neurochirurgien s’il faut changer ou continuer un traitement. On peut ainsi mieux adapter les thérapeutiques et mieux les suivre grâce à l’imagerie. Pour le patient, rien ne change. Il continue à passer des examens IRM ou TEP. En oncologie, la place de l’imagerie est de plus en plus centrale dans la prise en charge des patients. Il était donc urgent d’avoir une équipe de recherche qui permette d’accélérer encore la prise en compte de ces paramètres et de les intégrer à la prise en charge thérapeutique.

Auteurs

Carla Ferrand

Journaliste cheffe de rubrique

Voir la fiche de l’auteur

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Sur le même thème

Le fil Docteur Imago

30 Mai

16:00

Le radiologue interventionnel Mehdi Lebbadi a publié sur LinkedIn un appel à ses confrères à participer au #RIchallenge, du 1er au 10 juin. Visant à mettre en valeur la RI auprès des médecins et du public, ce défi vise à publier sur LinkedIn pour chaque participant 10 publications (une par jour) sur un sujet en lien avec la RI. Le vainqueur (le post ayant généré le plus d'interactions) sera récompensé le 12 juin par le Trophée GuERI com lors des JFICV 2025 à Arles, annonce le praticien.

13:30

Chez des patients atteints d'un cancer de la prostate métastatique résistant à la castration positif au PSMA et sans traitement préalable au taxane, le traitement par 177Lu-PSMA-617 pourrait différer la dégradation de la qualité de vie et de la douleur rapportées par les patients et empêcher les évènements squelettiques symptomatiques par rapport au traitement par changement de médicament inhibiteur de la voie de signalisation du récepteur aux androgènes (ARPI), selon une analyse des résultats de l'essai randomisé de phase 3 PSMAfore.

7:30

La Société européenne de radiologie gastrointestinale et abdominale (ESGAR) et l'Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer (EORTC) ont publié dans European Radiology des recommandations sur l'imagerie lors du staging, de la planification du traitement et du suivi du carcinome hépatocellulaire dans le cadre de thérapies locales ou locorégionales.
28 Mai

16:00

La Société européenne de radiologie d'urgence (ESER) a publié des recommandations pratiques pour l'évaluation en imagerie et en urgence des causes gynécologiques des douleurs pelviennes aiguës chez la femme.
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR