Plusieurs équipes scientifiques recherchent des alternatives aux produits de contraste à base de gadolinium pour explorer les structures et le métabolisme humains en IRM. Nous avons repéré trois études qui offrent des perspectives prometteuses en ce sens.
Détection du sucre en 7 T
Une équipe du centre de recherche sur le cancer de Heidelberg et de l’institut Max-Planck de Tübigen, en Allemagne, a utilisé une IRM 7 T pour rechercher des augmentations de concentration en glucose dans le cerveau. Cette étude prospective, qui a inclus neuf patients atteints de glioblastome et quatre volontaires sains, est parue dans Radiology [1].
100 ml de glucose en T1
Les participants ont passé une IRM 7 T corps entier après avoir reçu une injection de 100 ml de glucose à 20 % par la veine cubitale. Les scientifiques ont recherché un rehaussement dynamique au glucose grâce à l’image pondéré en T1, avec une résolution temporelle d’environ 7 secondes. Ils ont quantifié ce rehaussement par l’intensité médiane du signal relatif dans la substance blanche et la substance grise.
Une intensité plus élevée dans les zones atteintes
Chez les patients sains, l’intensité médiane du signal était significativement plus élevée dans les noyaux gris centraux que dans la substance blanche. Chez les malades, L’intensité médiane du signal dans les régions atteintes était significativement plus élevée que dans la zone saine controlatérale. Pour les auteurs, cet examen pourrait fournir une information sur le métabolisme du glucose dans les tissus tumoraux.
Une alternative à base de protéine humaine
Nous l’avons déjà évoqué récemment : une équipe américaine de l’université du Massachusetts (États-Unis) et de la faculté de médecine de Tianjin (Chine) ont développé un agent de contraste à base de protéines humaines, capable de cibler les tumeurs. Ils ont fait paraître les résultats de leurs travaux au mois de juin dans la revue Nano Letters [2].
Une proposition à base de chélates de fer de faible poids moléculaire
Ce sont encore des chercheurs allemands qui proposent de comparer le contraste T1 de deux chélates de fer de faible poids moléculaire à un produit de contraste à base de gadolinium, le gadopentétate de diméglumine (Magnevist®). Ils ont publié leurs résultats dans Radiology [3].
Comparé à un agent gadoliné à 1,5 T, 3 T et 7 T
Le contraste T1 des deux chélates de fer a été comparé au produit gadoliné sur des fantômes dans des IRM à 1,5 T, 3 T et 7 T. Une étude in vivo a été réalisée sur des souris, sur lesquelles ont été implantées des cellules humaines de cancer du sein. Le rehaussement dynamique a été quantifié et comparé par des logiciels et un modèle statistique.
« Ils peuvent potentiellement contribuer à la sécurité en IRM »
Les relaxivités dans le sérum des deux agents à base de fer étaient respectivement environ 2 à 5 fois moins élevées que celles de l’agent gadoliné. Toutefois, utilisés à des concentrations plus élevées, les chélates de fer généraient des contrastes similaires dans le modèle in vivo. Selon les auteurs, ces deux agents sont des alternatives prometteuses pour le rehaussement du contraste T1 en IRM, et « peuvent potentiellement contribuer à la sécurité en IRM ».
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