La loi de modernisation de notre système de santé a créé le dispositif des groupements hospitaliers de territoires (GHT). Ces entités administratives ont pour objectif de regrouper des établissements de santé et d’établir un projet médical partagé. Lors de son dernier congrès, qu’elle a tenu du 22 au 24 juin à Deauville, la Société française d’imagerie cardiovasculaire a exposé les grandes lignes de la nouvelle organisation du travail dans ces GHT.
Des disparités au sein des équipes
Selon le calendrier, le projet médical partagé des établissements devrait être conforme à la réglementation au 1er juillet 2017. Un agenda loin d’être idéal, estime Philippe Cart, chef du service de radiologie au centre hospitalier de Charleville-Mézières et correspondant régional de la SFICV. « Le gros problème c’est l’équipe territoriale qu’il faut constituer, explique-t-il. C’est une notion primordiale mais difficile à construire, car les GHT ont été découpés avant la validation du projet médical. Comment voulez-vous faire travailler des gens ensemble alors qu’ils ne se sont jamais vus ? » Selon lui, cette situation pourrait favoriser une hétérogénéité des équipes. « Il y aura des problèmes majeurs de disparités au niveau des compétences entre des professionnels hyperspécialisés et ceux qui font de l’activité générale », redoute-t-il.
Les opportunités des PIMM
L’organisation des GHT prévoit également la mise en commun des équipements au sein de plateaux d’imagerie médicale mutualisés (PIMM). Un projet qui demande quelques efforts d’adaptation. « En radiologie interventionnelle, il va falloir être innovant. Public et privé vont devoir travailler ensemble et regrouper les équipes dans des structures qui permettront d’avoir une dérogation de statut pour les praticiens hospitaliers et une dérogation à la convention pour les médecins libéraux », avance Philippe Cart. Dans cette mutualisation des équipements, le chef de service entrevoit un atout à exploiter. « Je ne crois pas que les GHT vont régler les problèmes démographiques, déclare-t-il, mais il ne faut pas se couper de ce que la loi peut nous donner. Je pense que la radiologie interventionnelle sur un territoire pourrait être un exemple intéressant. »
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