Groupements d’intérêt économique

La pénurie de radiologues affecte aussi bien le public que le privé à Poitiers

Au CHU de Poitiers, le pôle régional de cancérologie héberge une plateforme d’imagerie exploitée à la fois par le public et le privé. Cette mise en commun de l’activité met en lumière des points communs et des disparités entre les deux entités.

Le 27/04/17 à 7:00, mise à jour hier à 14:16 Lecture 2 min.

À la plate-forme d'imagerie du centre de cancérologie du CHU de Poitiers, le temps d'attente pour un examen est le même côté public et privé. En revanche, le public met plus de temps à rendre les comptes rendus (photo d'illustration). © Virginie Facquet

Au CHU de Poitiers, les secteurs public et privé exploitent en commun la plate-forme d’imagerie du pôle de cancérologie, sous la forme d’un Groupement d’intérêt économique (GIE). Ils se partagent à égalité le temps d’utilisation du scanner et de l’IRM. « L’objectif était de réduire les délais d’accès à l’imagerie pour les patients porteurs d’une affection carcinologique », explique Rémy Guillevin, administrateur de la partie « public ». Actuellement, ils sont inférieurs à 30 jours. Des créneaux sont réservés pour les examens à caractère urgent, aussi bien sur le scanner que sur l’IRM. »

Les délais sont les mêmes pour obtenir un rendez-vous

Les délais d’attente sont similaires du côté « privé » du GIE. « Les rendez-vous sont pris sur la même plateforme et de la même façon pour le public et le privé », indique David Facon, son administrateur. Ils sont fixés au plus près afin de prendre en charge les patients dans les meilleurs délais, en intégrant les spécificités et les compétences des médecins qui interviennent sur les différentes machines », assure-t-il.

Mais le compte rendu arrive plus tard côté public

Ce qui change entre le public et le privé, c’est le délai de remise des comptes rendus. Si la partie « privé » les délivre sous 48 heures, le côté « public » demande un délai supplémentaire. Selon un article de Centre Presse, il peut atteindre les huit jours. « La simple raison est qu’au CHU, nous formons les radiologues de demain, explique Rémy Guillevin. Les médecins juniors ne sont pas des novices, mais ils sont en formation. Leur compte rendu doit donc être relu par un médecin senior avant d’être délivré. »

La pénurie médicale reste la principale problématique

Principale cause de cette situation : la pénurie médicale. « Au CHU de Poitiers, nous avons doublé la taille du plateau d’imagerie en moins de quatre ans, indique Rémy Guillevin. Le problème, c’est que l’on n’a pas doublé les effectifs médicaux. Nous sommes restés quasiment à effectif constant. » Le privé est lui aussi concerné par ce manque de médecins, constate David Facon. « Les besoins de la population augmentent, la population vieillit. Il y a donc de plus en plus besoin de faire appel à nous. Pour baisser les délais, nous avons plus de machines mais les effectifs humains manquent. Le but de cette collaboration public/privé est de mettre en commun nos efforts pour pouvoir assurer des rendez-vous au plus court pour les patients », rappelle-t-il.

« Nous espérons que certains radiologues que nous formons resteront à Poitiers »

Un an et demi après la mise en place du GIE, Rémy Guillevin juge l’expérience « extrêmement positive ». « Il y a une réelle synergie entre le public et le privé. Les deux parties se complètent de façon harmonieuse. C’est peut-être lié au fait que nous avons des intérêts communs. Nous sommes confrontés à la pénurie de personnel médical. Nous formons des radiologues au CHU et nous espérons que certains d’entre eux resteront à Poitiers. Par exemple dans le cadre d’une activité mixte entre le CHU et la polyclinique, ou plus loin dans la région. »

Auteurs

Carla Ferrand

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