Les soignants auront-ils assez de masques pour prendre en charge les malades du COVID-19 ? Les autorités affirment qu’elles s’emploient à leur en fournir. Dans son allocution télévisée du 16 mars, le président de la République a ainsi annoncé des livraisons à partir du mardi 17 mars dans les 25 départements les plus touchés par l’épidémie de COVID-19 et à partir du mercredi 18 mars sur le reste du territoire. Ces masques sont réservés « en priorité pour l’hôpital et la médecine de ville et de campagne, en particulier les généralistes et les infirmières… », a précisé Emmanuel Macron.
L’armée et la Chine fournissent 6 millions de masques
Le 18 mars, la maire de Paris Anne Hidalgo a indiqué sur son compte Twitter que la ville mettait à disposition 500 000 masques de ses stocks stratégiques pour les médecins, infirmiers et personnels de santé parisiens. Dans le même temps, la ministre des Armées Florence Parly a annoncé l’envoi de cinq millions de masques chirurgicaux.
Le ministère des Armées livre 5 millions de masques chirurgicaux au @MinSoliSante.
Chaque effort compte. pic.twitter.com/78zovESoMI
— Florence Parly (@florence_parly) March 18, 2020
Enfin, la Chine a fait un don de matériel de protection à la France. Les fournitures comprennent des masques de protection, des masques chirurgicaux, des combinaisons de protection et des gants médicaux, détaille son ambassade française sur son compte Twitter.
18 masques par semaine et par professionnel
Les stocks de masques FFP2 et chirurgicaux sont délivrés aux professionnels de santé suivant un plan de distribution hebdomadaire fixé par la cellule nationale de crise. Le 18 mars, la direction générale de la Santé (DGS) a précisé que, dans les zones d’exposition à risque, les médecins, biologistes médicaux et IDE ont droit à 18 masques par semaine et par professionnel, chirurgicaux ou FFP2, dans le strict respect des indications et selon les disponibilités.
« Un rationnement pur et simple »
Dans un mail commun du 18 mars, le Centre national des professionnels de santé (CNPS), la Fédération française des praticiens de santé (FFPS) et la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) déclarent que les pharmacies ont bien été livrées et que la distribution a commencé dans les régions les plus touchées par l’épidémie. « Toutefois, les quantités annoncées ne sont pas au rendez-vous, s’inquiètent-elles. (…) Concrètement, le compte n’y est pas et c’est un rationnement qui est instauré, dont l’exécution est transférée aux pharmaciens d’officine. » Même constat au sein du syndicat des médecins libéraux (SML) qui juge que les masques sont distribués en quantité « insuffisante » : « Ce qui est en train de s’opérer est l’organisation d’un rationnement pur et simple », dénonce l’organisation dans un communiqué du 18 mars.
« Les masques arrivent au compte-gouttes »
« Les masques commencent à arriver au compte-gouttes, observait le même jour Jean-Philippe Masson, le président de la Fédération nationale des médecins radiologues. J’ai pu avoir une boîte de 50 masques en pharmacie ce matin et mon groupe d’imagerie devrait pouvoir en récupérer 3 supplémentaires pour 20 radiologues. C’est peu et ça ne tient pas compte des besoins de protection du personnel, manipulateurs et secrétaires, déplore-t-il. De plus, il s’agit de masques chirurgicaux, pas de masques FFP2, ce qui pose un problème pour la prise en charge des patients. »
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