Les radiologues libéraux sont des « technophiles, férus de télémédecine », selon CMV Médiforce. Chaque année depuis 5 ans, cette filiale du groupe BNP Paribas spécialisée dans le financement des professionnels de santé dresse un état des lieux des pratiques et des préoccupations des médecins, infirmiers, pharmaciens, biologistes, kinésithérapeutes et ostéopathes libéraux.
Les principaux utilisateurs de la télémédecine
La cinquième édition de ce « scan » 1, dont les résultats ont été présentés en mars 2016, relève que les radiologues sont les premiers utilisateurs de téléassistance, télé-expertise, télésurveillance, et téléconsultation, les quatre « composantes » de la télémédecine. « Au total, ils sont 58 % (contre 34 % en moyenne) à en utiliser au moins une des quatre et presque un quart (24 % contre 9 %) au moins deux ». 47 % font appel à la télé-expertise, c’est-à-dire qu’ils demandent l’avis de confrères à distance, contre 27 % pour la moyenne des professionnels libéraux de santé.
La crainte d’une délocalisation de la lecture
Malgré ce fort taux d’utilisation, les radiologues émettent des avis contrastés vis-à-vis de la télémédecine. S’ils sont nombreux à apprécier ses avantages – 30 % la citent comme « une innovation positive sur la façon d’exercer leur métier dans les années à venir » – 23 % lui prêtent une influence négative dans certains contextes, surtout lorsque la téléradiologie « est pratiquée depuis l’étranger, et à bas coûts ». L’un d’entre eux parle même « d’ubérisation de la lecture », cite le rapport de CMV Médiforce.
Les charges et la fiscalité comme principales préoccupations
Parmi les préoccupations des radiologues, les charges et cotisations et la fiscalité arrivent en tête, suivies de près par les contraintes administratives et bureaucratiques. Une situation qui s’accentue par rapport aux années précédentes : « Cette année, les radiologues sont de loin les plus préoccupés par les charges et la fiscalité qui pèsent sur leur profession (93 % vs 79 % en moyenne) et parmi les trois professions les plus préoccupées par les contraintes administratives ou bureaucratiques (85 % vs 75 % en moyenne, juste derrière les chirurgiens-dentistes et les médecins généralistes), indique le rapport. Ceci s’accompagne du sentiment plus fort que chez les autres PLS que leurs honoraires baissent (66 % vs 43 % en moyenne). »
Les mutuelles mal vues
Concernant le contexte « bureaucratico-politique », les radiologues interrogés ne cachent pas leur opinion négative au sujet du rôle des mutuelles. 85 % estiment qu’elles vont avoir « un poids grandissant dans l’orientation des dépenses de santé des patients et [que cette situation est] plutôt une mauvaise chose ». Pour ce qui est du conventionnement, les radiologues sont 61 % à penser que « les médecins qui décident d’exercer en secteur non conventionné ont bien raison, cela leur donne la possibilité d’exercer leur métier dans de meilleures conditions ». Néanmoins, ils ne sont que 2 % à envisager « très probablement » de se déconventionner.
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