Il y a quelques semaines, l’Institut de cancérologie de l’Ouest annonçait son entrée au capital de la start-up Hera MI. Cette société travaille à la mise au point d’un nouveau logiciel de diagnostic précoce du cancer du sein grâce à l’intelligence artificielle. À l’origine de cette jeune pousse créée au mois d’avril, on trouve la biologiste Sylvie Davila et le radiologue Bruno Scheffer, spécialiste en imagerie mammaire et consultant à l’ICO.
Un radiologue passionné d’innovation
Fort d’une double formation, médicale et informatique, Bruno Scheffer s’intéresse depuis de nombreuses années à la conception de dispositifs médicaux innovants. « Mes premiers travaux datent d’il y a 25 ans, indique-t-il. Il s’agissait de faciliter, dans le service de neurochirurgie du CHU de Nantes, le guidage des biopsies ou la pose d’électrodes cérébrales en conditions stéréotaxiques. Déjà à l’époque, il fallait recaler les images de trois modalités, IRM, scanner et angiographie, et calculer la trajectoire optimale de l’instrument chirurgical. »
Apporter la ressource métier à de jeunes ingénieurs et développeurs
Dans son cabinet d’imagerie, le radiologue a consacré la majeure partie de son activité à la sénologie. « La création d’Hera-MI est le prolongement naturel de ce parcours, explique-t-il. Créer une start-up en fin de carrière peut apparaître paradoxal mais c’est un vrai challenge. Cela permet d’apporter la ressource métier à de jeunes ingénieurs et développeurs talentueux. »
L’IA, un outil prometteur
Plus que jamais, Bruno Scheffer est persuadé de l’utilité de l’intelligence artificielle pour aider les radiologues à mieux dépister le cancer du sein. « HERA-MI a deux objectifs majeurs. Le premier est le dépistage précoce du cancer du sein, précise-t-il. La pertinence du dépistage organisé est remise en cause de façon récurrente, en raison des faux négatifs et du surdiagnostic. » Le second objectif est de créer des systèmes couplés à la téléradiologie pour améliorer le flux de lecture des radiologues. « À l’issue d’une matinée de scanner, un radiologue a analysé en moyenne 14 000 images. L’après-midi, son activité peut se poursuivre par une vacation de sénologie. De toute évidence, de nouveaux outils sont indispensables pour alléger, si ce n’est la charge de travail, du moins la fatigue visuelle. »
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