Création d'entreprise

Un radiologue crée une start-up autour de la détection du cancer du sein

Pour encourager le développement numérique sur son site, l’Institut de cancérologie de l’Ouest (ICO) a créé une pépinière d’entreprises médicales. L’une d’elles, Hera-MI co-créée par un radiologue, fait le pari de l’intelligence artificielle pour le dépistage du cancer du sein.

Le 31/07/17 à 7:00, mise à jour aujourd'hui à 15:25 Lecture 2 min.

Il y a quelques semaines, l’Institut de cancérologie de l’Ouest a entériné son entrée au capital de la start-up Hera MI à hauteur de 4%. © Institut de cancérologie de l'Ouest

Il y a quelques semaines, l’Institut de cancérologie de l’Ouest annonçait son entrée au capital de la start-up Hera MI. Cette société travaille à la mise au point d’un nouveau logiciel de diagnostic précoce du cancer du sein grâce à l’intelligence artificielle. À l’origine de cette jeune pousse créée au mois d’avril, on trouve la biologiste Sylvie Davila et le radiologue Bruno Scheffer, spécialiste en imagerie mammaire et consultant à l’ICO.

Un radiologue passionné d’innovation

Fort d’une double formation, médicale et informatique, Bruno Scheffer s’intéresse depuis de nombreuses années à la conception de dispositifs médicaux innovants. « Mes premiers travaux datent d’il y a 25 ans, indique-t-il. Il s’agissait de faciliter, dans le service de neurochirurgie du CHU de Nantes, le guidage des biopsies ou la pose d’électrodes cérébrales en conditions stéréotaxiques. Déjà à l’époque, il fallait recaler les images de trois modalités, IRM, scanner et angiographie, et calculer la trajectoire optimale de l’instrument chirurgical. »

Apporter la ressource métier à de jeunes ingénieurs et développeurs

Dans son cabinet d’imagerie, le radiologue a consacré la majeure partie de son activité à la sénologie. « La création d’Hera-MI est le prolongement naturel de ce parcours, explique-t-il. Créer une start-up en fin de carrière peut apparaître paradoxal mais c’est un vrai challenge. Cela permet d’apporter la ressource métier à de jeunes ingénieurs et développeurs talentueux. »

L’IA, un outil prometteur

Plus que jamais, Bruno Scheffer est persuadé de l’utilité de l’intelligence artificielle pour aider les radiologues à mieux dépister le cancer du sein. « HERA-MI a deux objectifs majeurs. Le premier est le dépistage précoce du cancer du sein, précise-t-il. La pertinence du dépistage organisé est remise en cause de façon récurrente, en raison des faux négatifs et du surdiagnostic. » Le second objectif est de créer des systèmes couplés à la téléradiologie pour améliorer le flux de lecture des radiologues. « À l’issue d’une matinée de scanner, un radiologue a analysé en moyenne 14 000 images. L’après-midi, son activité peut se poursuivre par une vacation de sénologie. De toute évidence, de nouveaux outils sont indispensables pour alléger, si ce n’est la charge de travail, du moins la fatigue visuelle. »

Auteurs

Carla Ferrand

Journaliste cheffe de rubrique

Voir la fiche de l’auteur

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Le fil Docteur Imago

20 Juin

16:00

La Société européenne de radiologie gastro-intestinale et abdominale (ESGAR) a publié des recommandations pratiques pour le diagnostic et l'évaluation de la réponse au traitement chez les patients souffrant d'une maladie de Crohn luminale. L'entéro-IRM et l'échographie sont les examens radiologiques de première ligne, tandis que le scanner peut être utile en seconde ligne ou dans l'aigu, souligne notamment l'article.

13:30

L'embolisation de l'artère méningée moyenne avec des microparticules pour prévenir la récidive des hématomes sous-duraux chroniques chez les patients déjà traités par chirurgie ne fait pas mieux que la prise en charge standard, selon une étude randomisée multicentrique française (342 patients) parue dans le JAMA. Le professeur de radiologie Laurent Spelle avait déjà indiqué dans nos colonnes des résultats préliminaires négatifs pour cette étude.

7:30

50 personnes ont participé au RI challenge avec 368 posts LinkedIn, a annoncé Mehdi Lebbadi, co-organisateur du défi dédié à mettre en avant la radiologie interventionnelle, que nous avions interrogé à ce sujet. Ces posts ont généré 19 422 « likes », et sont apparus plus de 500 000 fois à l'écran d'utilisateurs LinkedIn. « J'organise actuellement la même chose à l'échelle européenne, juste avant le congrès du CIRSE [la Société européenne de radiologie cardiovasculaire et interventionnelle, NDLR] mi-septembre. L'enthousiasme est déjà palpable », se réjouit le praticien.
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR