Tumeurs malignes

L’imagerie des sarcomes des tissus mous des extrémités

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Fadila Mihoubi, Khaled Wassef et Mickael Tordjman Le 20/09/21 à 15:00, mise à jour le 11/09/23 à 13:30 Lecture 16 min.

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est l’examen de référence pour l'exploration d'une masse des tissus mous. Le diagnostic de sarcome doit être évoqué devant toute masse des extrémités ne correspondant pas aux critères d’imagerie d’une lésion bénigne typique. © Mickael Tordjman et coll.

Résumé

L’imagerie occupe une place essentielle dans la démarche diagnostique d’une masse des tissus mous. L’échographie peut permettre une orientation diagnostique mais l’imagerie par résonance magnétique (IRM) est l’examen de référence. Le diagnostic de sarcome doit être évoqué devant toute masse des extrémités ne correspondant pas aux critères d’imagerie d’une lésion bénigne typique. Les sarcomes indifférenciés sont les lésions malignes des extrémités les plus fréquentes, avec une atteinte prédominante aux membres inférieurs et touchant plutôt l’adulte d’âge moyen. Le liposarcome représente la principale crainte devant une lésion lipomateuse de grande taille, profonde ou avec une portion non graisseuse, notamment après 60 ans. Le synovialosarcome est le sarcome des extrémités le plus fréquent chez l’adulte jeune. L’ensemble de ces sarcomes peut avoir une présentation faussement rassurante. Ainsi, toute lésion évoquant un kyste synovial, un hématome ou un abcès ne réunissant pas tous les critères diagnostiques en imagerie ou en l’absence de contexte évocateur doit être explorée par une IRM injectée. Une prise en charge en milieu spécialisé est indispensable.

Introduction

Les tumeurs des tissus mous représentent une gamme hétérogène de lésions bénignes ou malignes. Ces lésions sont regroupées selon différentes catégories, incluant les tumeurs adipeuses (lipomes, liposarcomes), les tumeurs fibroblastiques (tumeurs desmoides…), les tumeurs des gaines nerveuses périphériques (schwannome, tumeur maligne des gaines nerveuses périphériques…), etc. De nombreuses formations peuvent également simuler un aspect de tumeur (« pseudo-tumeurs »), par exemple les abcès, les dépôts microcristallins, les hématomes, etc. Le contexte sera alors essentiel pour orienter vers le diagnostic.

Les sarcomes des tissus mous sont rares

Les sarcomes sont des tumeurs malignes rares d’origine mésenchymateuse, développées à partir du tissu conjonctif ou de ses dérivés (os, cartilage, graisse, vaisseaux, etc.). Ils touchent majoritairement les tissus mous (60 %), les viscères (30 %) puis les os (10 %) [1].
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié en 2020 la 5e éditio

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Auteurs

Fadila Mihoubi

Médecin radiologue Service de radiologie ostéoarticulaire Hôpital Cochin - Assistance publique-Hôpitaux de Paris Paris

Khaled Wassef

Médecin radiologue Imagerie médicale Léonard-de-Vinci Service de radiologie ostéoarticulaire Hôpital Cochin - Assistance publique-Hôpitaux de Paris Paris

Mickael Tordjman

Médecin radiologue Hôpital Raymond-Poincaré – Assistance publique-Hôpitaux de Paris Garches

Bibliographie

  1. Honoré C., Méeus P., Stoeckle E. et coll., « Soft tissue sarcoma in France in 2015: Epidemiology, classification and organization of clinical care », Journal of Visceral Surgery, septembre 2015, vol. 152, n° 4, p. 223-230. DOI : 10.1016/j.jviscsurg.2015.05.001.
  2. WHO classification of tumours; soft tissue and bone tumours, 5e édition, volume 3, IARC Press, 2020.
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  18. James A. W., Shurell E., Singh A. et coll., « Malignant peripheral nerve sheath tumor », Surgical Oncology Clinics of North America, octobre 2016, vol. 25, n° 4, p. 789-802. DOI : 10.1016/j.soc.2016.05.009.
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