Journées francophones d’imagerie cardio-vasculaire

Radiologue interventionnel, une identité à part entière

Une session des Journées francophones d’imagerie cardiovasculaire diagnostique et interventionnelle, en juin dernier, a incité les radiologues interventionnels à faire valoir leur expertise et à construire leur identité.

Le 27/09/17 à 15:00, mise à jour hier à 15:08 Lecture 3 min.

Aux JFICV, Salah Qanadli a rappelé aux radiologues interventionnels leur valeur ajoutée: "Votre force c’est le coût-efficacité". © C. F.

Le radiologue interventionnel est-il une espèce en voie de développement ? Telle fut la question posée lors de la séance inaugurale des Journées francophones d’imagerie cardiovasculaire diagnostique et interventionnelle (JFICV), qui se sont tenues à Deauville (Calvados), du 22 au 24 juin 2017. Sur ce thème, Salah Qanadli, radiologue interventionnel au Centre hospitalier universitaire vaudois de Lausanne, a prodigué quelques conseils pour permettre à ses confrères de mettre en avant leur rôle et leur valeur ajoutée.

« Nous sommes d’abord des médecins »

« Quelle est la définition moderne du radiologue ? », interroge-t-il. « C’est un clinicien, un médecin qui pratique la thérapie guidée par l‘image. Nous ne sommes pas des techniciens au service d’autres cliniciens. Nous sommes d’abord des médecins. » Selon lui, la mission du radiologue interventionnel doit être élargie à la gestion longitudinale de patients. « Il ne s’agit pas seulement de gérer une situation clinique de façon ponctuelle », indique-t-il, en rappelant l’importance d’être également impliqué dans le suivi des patients, la prévention et l’amélioration de la qualité de vie.

« L’identité interventionnelle se construit tous les jours »

Pour le radiologue suisse, l’identité interventionnelle se construit au quotidien. « Pas uniquement dans les congrès, explique-t-il, mais tous les jours, quand vous signez un mail, quand vous répondez au téléphone. Il faut aussi que votre unité comporte dans son nom le terme de radiologie interventionnelle. » Concernant la communication avec les autres médecins, le radiologue interventionnel doit respecter certaines règles. « Le rapport que vous fournissez doit avoir un format adapté à votre intervention, indique Salah Qanadli. Les formats diagnostique et interventionnel ne sont pas les mêmes. Quand vous rapportez votre intervention, il faut le faire directement auprès du médecin traitant, avec une copie au spécialiste. Vous devez cosigner tout ce qui sort dans lequel vous avez fait une intervention. Et lorsque vous parlez de votre patient, évitez d’utiliser des termes qui font prendre de la distance par rapport à lui. »

Ne pas brader ses compétences

Pour l’intervenant, cette identité interventionnelle doit s’accompagner de développements structurels. « Il faut bâtir si possible des cliniques ambulatoires de radio interventionnelle au sein de vos départements. Il est en effet difficile d’avoir des lits dédiés dans la plupart des institutions. Votre force c’est le rapport coût-efficacité. » Salah Qanadli insiste également sur l’importance d’une consultation dédiée. « Il faut une discussion avec le patient et le médecin traitant. Pour que ça marche, il faut un secrétariat avec des créneaux de temps, des boxs, du matériel et un système de facturation dédiés. » L’écueil à éviter pour le radiologue interventionnel serait de « brader ses compétences ». « Vous devez être rémunéré à juste titre sur le temps que vous passez à donner des avis et des compétences. »

« Il faut être visibles »

Enfin, la communication et la visibilité des radiologues interventionnels sont essentielles pour le développement de la spécialité. « Il faut être visible en tant que responsable dans différents secteurs d’action, au sein de l’hôpital, de l’université et des sociétés professionnelles. Nous devons parler de l’innocuité de ce que l’on fait et mettre l’innovation en relief. » Du point de vue du marketing, Salah Qanadli préconise « d’organiser des conférences publiques pour toucher le patient et les médecins, utiliser les sites web, les réseaux professionnels et sociaux ». Sans oublier de se faire connaître auprès des futurs médecins. « Il faut montrer aux étudiants ce qu’est la spécialité. Pas forcément pour les recruter mais pour les sensibiliser à ce que nous faisons, et par la même occasion, développer la discipline », conclut-il.

Auteurs

Carla Ferrand

Journaliste cheffe de rubrique

Voir la fiche de l’auteur

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Sur le même thème

Le fil Docteur Imago

01 Août

7:37

Ce vendredi 1er août, c'est la journée mondiale du cancer du poumon. L’association Patients en réseau a créé Mon réseau cancer du poumon, une communauté en ligne gratuite, anonyme, bienveillante et sécurisée, où les patients et les proches peuvent échanger avec dautres personnes concernées.
31 Juil

14:36

Le développement rapide de la médecine nucléaire offre de nombreuses opportunités sans précédentes pour améliorer la prise en charge des patients, indique une étude parue dans le Journal of Nuclear Medecine. Sa croissance engendre également des défis importants à relever.

7:09

La Société Française de Radiologie organise le congrès JFR Urgences les 26 et 27 mars 2026 à Marseille. Cette édition mettra à l’honneur la radiologie des urgences (agenda).
30 Juil

16:46

L'Arrêté du 24 juillet 2025 modifie les montants de l'indemnité forfaitaire aux médecins libéraux participant à la mission de permanence des soins en établissement de santé à partir du 1er novembre 2025. Le montant pour une période de garde assurée une nuit, un dimanche ou un jour férié passe de 229 € à 422 €, une période de garde assurée en début de nuit passe de 79 € à 141 €, et une période de garde assurée en nuit profonde ou le samedi après-midi passe de 150 € à 281 €.
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR