Jérôme Renoux

« Les sportifs sont rassurés d’avoir un médecin français aux Jeux olympiques »

Jérôme Renoux est radiologue à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP). À l’occasion des Jeux olympiques de Rio, il a accompagné la délégation française pour prendre en charge les sportifs de haut niveau.

Le 27/12/16 à 16:05, mise à jour hier à 15:12 Lecture 3 min.

Jérôme Renoux, radiologue à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP), a accompagné la délégation française aux Jeux olympiqes de Rio. © INSEP

Docteur Imago / Quelle a été votre mission à Rio ?

Jérôme Renoux / Nous avons apporté des machines d’échographie pour aider les médecins du sport et les rhumatologues à réaliser les diagnostics en urgence, ou pour rassurer les sportifs avant une compétition. Beaucoup d’athlètes présents aux JO viennent de l’INSEP. Je connais leur dossier médical et il est donc plus facile de les prendre en charge. Dans cette compétition, il y a énormément de paramètres logistiques et organisationnels à régler, mais nous sommes là pour faire en sorte que cela soit plus simple pour les sportifs et qu’ils se sentent un peu comme à la maison.

D. I. / Quelle est la plus-value de la présence d’un radiologue ?

J. R. / Avoir un radiologue sur place permet d’obtenir des diagnostics plus sûrs. Les sportifs ont de plus en plus l’habitude d’avoir des échographies à disposition. Un radiologue accompagne la délégation française depuis les jeux de Pékin, en 2008. Les sportifs sont rassurés d’avoir un médecin français. On peut aussi commencer des gestes thérapeutiques, par exemple faire des infiltrations sur une zone problématique, une tendinopathie ou une entorse qui a du mal à récupérer, pour soulager le patient avant sa compétition. Les Jeux olympiques sont un événement qui justifie la présence d’un radiologue. On essaie de plus en plus de diffuser l’usage de l’échographie auprès des médecins du sport et des rhumatologues.

D. I. / Quels types de pathologies avez-vous rencontrés ?

J. R. / Ce sont principalement des pathologies ostéoarticulaires, des pathologies tendineuses et des lésions musculaires. Les sportifs ont surtout recours à nos services en amont, par exemple pour une hernie discale avec une sciatique qui a besoin d’une infiltration juste avant une compétition. Il y a aussi des chutes, en particulier en équitation.

D. I. / Avez-vous été davantage sollicité par les sportifs par rapport aux JO précédents ?

J. R. / Par rapport à Londres en 2012, j’ai fait 2,5 fois plus d’examens pour une délégation sensiblement identique. Est-ce que cela signifie que les sportifs sont plus souvent blessés ? Je ne pense pas. Je crois que ce sont surtout les habitudes qui évoluent et que l’on demande de plus en plus des preuves de diagnostic médical par échographie. Je prends ça plutôt comme une marque de confiance que comme une marque de fragilité de la part des athlètes.

D. I. / L’échographie prend donc de plus en plus de place dans la médecine du sport ?

J. R. / Oui, l’échographie devient plus importante dans la médecine sportive. Elle était moins demandée auparavant car les médecins du sport faisaient leur diagnostic de leur côté. Maintenant, les choses évoluent. On se dirige vers une médecine où l’on demande une plus grande précision. Avoir des examens qui confirment les diagnostics, c’est donc toujours bien.

D. I. / Dans le domaine du sport, certains gestes médicaux doivent être très encadrés, notamment au niveau des injections.

J. R. / Oui, tout est extrêmement codifié. Nous avons dû suivre une formation sur l’antidopage avant de pouvoir entrer dans le village olympique. Certains produits sont autorisés, d’autres complètement interdits et d’autres autorisés dans certaines modalités, à condition de les déclarer auprès des autorités antidopage. L’échographie est aussi là pour aider à respecter les règles car elle permet de justifier l’injection : on ne peut pas injecter un patient qui n’a rien quand on peut visualiser les pathologies.

Auteurs

Carla Ferrand

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