Congrès de la RSNA

La limite d’âge pour le dépistage du cancer du sein est-elle pertinente ?

Des chercheurs américains ont conduit une vaste étude sur l’utilité de la mammographie de dépistage pour les patientes âgées de plus de 75 ans. Leurs conclusions suggèrent que l’âge limite doit être décidé en fonction de la situation de chaque patiente.

Le 04/01/17 à 8:00, mise à jour hier à 15:25 Lecture 2 min.

« il n'y a pas de limite d'âge pour cesser le dépistage. Il faut étudier les patientes au cas par cas », suggère une étude américaine. © Isabelle Reynaud

L’âge limite de participation des femmes au dépistage organisé du cancer du sein fait débat au sein de la communauté médicale. Aux États-Unis, les guides de la United States Preventive Services Task Force, un collège d’experts, affirment que les données sont insuffisantes pour prouver l’utilité du dépistage chez les femmes de plus de 75 ans. « Tous les essais randomisés antérieurs excluaient les femmes de plus de 75 ans, limitant les données disponibles à de petites études d’observation », a expliqué Cindy Lee, professeur à l’Université de Californie à San Francisco, lors du dernier congrès la Société nord-américaine de radiologie (RSNA).

La plus grande étude jamais réalisée

Pour remédier à cette lacune, Cindy Lee et ses collègues ont analysé des données de près de 5,6 millions de mammographies de dépistage effectuées entre janvier 2008 et décembre 2014 dans 150 établissements de santé américains. Les chercheurs ont pris en compte la démographie des patientes, les résultats de la mammographie de dépistage et les résultats de la biopsie. Les données de 2,5 millions de femmes âgées de plus de 40 ans ont été étudiées par groupes d’âge de 5 ans. La performance de la mammographie de dépistage a été évaluée suivant quatre mesures calculées pour chaque groupe d’âge : le taux de détection du cancer, le taux de rappel, la valeur prédictive positive pour la biopsie recommandée (PPV2) et la biopsie réalisée (PPV3). « En fonction de l’âge, de 40 à 90 ans, ces indicateurs ont montré une tendance à la hausse du taux de détection du cancer, de PPV2 et de PPV3, mais une tendance à la baisse du taux de rappel », note Cindy Lee.

Le dépistage au cas par cas

Au vu des résultats de l’étude, les chercheurs concluent que l’arrêt du dépistage ne doit pas être basé sur l’âge mais plutôt sur l’état de santé et les antécédents des patientes : « Notre étude suggère qu’il n’y a pas de limite d’âge pour cesser le dépistage, déclare Cindy Lee. Cependant, au-delà de 75 ans, pour que le dépistage soit bénéfique, il faut que la patiente ait une espérance de vie d’au moins dix ans. Il faut donc étudier les cas individuellement en fonction de l’état de santé de chaque personne. »

Auteurs

Carla Ferrand

Journaliste cheffe de rubrique

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