Une épidémie de maladie à virus Zika sévit actuellement dans les régions tropicales d’Amérique du Sud, des Caraïbes et d’Afrique. Ce virus est transmis principalement par les moustiques du genre Aedes. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « les sujets atteints peuvent présenter une fièvre modérée, une éruption cutanée (exanthème), une conjonctivite, des douleurs musculaires et articulaires, un état de malaise ou des céphalées. » Les symptômes disparaissent normalement en 2 à 7 jours mais, ajoute l’OMS, « un consensus scientifique s’est établi pour dire que le virus Zika est à l’origine de cas de microcéphalie et de syndrome de Guillain-Barré ». Trois études brésiliennes présentées au congrès de la Société nord-américaine de radiologie (RSNA), ont utilisé l’imagerie médicale pour confirmer ce lien de cause à effet.
Des calcifications comme critères de diagnostic d’une infection
La première a exploré le cerveau de bébés exposés au virus dès avant leur naissance [1]. Sept futures mères infectées à différents stades de la grossesse ont passé des échographies et des IRM fœtales. Une fois les enfants nés, ils ont été soumis à des échographies, des IRM et des scanners de la tête. Quatre d’entre eux présentaient une microcéphalie et plusieurs anomalies du cerveau : calcifications, réduction du parenchyme cérébral, dégénérescence du corps calleux, etc. « Les calcifications du cerveau détectées avant la naissance ainsi que les atteintes observées grâce à l’imagerie périnatale, peuvent être considérées comme des critères de diagnostic d’une infection intra-utérine », concluent les chercheurs.
Un os occipital proéminent associé à une micrencéphalie
Une autre équipe a observé les cerveaux de 14 bébés contaminés dans le ventre de leur mère en utilisant le scanner sans contraste [2]. Après examen, tous présentaient des calcifications au niveau du système nerveux central. Entre autres malformations, 9 d’entre eux avaient un os occipital proéminent, qui peut être associé à une microcéphalie sévère, signe d’importants dommages cérébraux intra-utérins. « Bien que les facteurs de risques associés n’aient pas été bien établis, ces données suggèrent fortement que le virus Zika peut provoquer des micrencéphalies », analysent les chercheurs, qui considèrent qu’il faut prendre en compte ces découvertes dans la perspective d’une dissémination mondiale de la maladie.
L’IRM est un outil de bonne sensibilité
Enfin, les auteurs d’une troisième étude ont voulu découvrir dans quelle mesure l’IRM permet d’observer les effets de Zika sur le cerveau [3]. Ils ont examiné trois groupes de patients ayant présenté une fièvre exanthématique, symptôme d’une contamination par le virus : des adultes atteints d’un syndrome neurologique consécutif à la maladie, les femmes enceintes et les nouveau-nés victimes d’une microcéphalie après l’infection de leur mère.
Résultats : L’IRM est un outil de bonne sensibilité pour étudier les manifestations du syndrome de Guillain-Barré et l’encéphalomyélite associées au virus Zika chez les adultes. « Nous avons trouvé de bonnes corrélations entre les symptômes et les résultats d’imagerie », commentent les chercheurs. Chez les nouveau-nés et les fœtus, L’IRM permet de relever des changements dans l’anatomie du parenchyme cérébral et des blessures orbitales. « Ces changements pourraient dépendre du stade de la grossesse lors duquel la mère a été atteinte par le virus », conclut l’étude.
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