Il n’est pas nécessaire de mettre en place des stratégies différentes de traitement du carcinome canalaire in situ (CCIS) selon qu’il a été détecté lors d’un dépistage, hors dépistage ou dans l’intervalle. C’est la conclusion d’une étude néerlandaise publiée dans la revue Breast Cancer Research [1].
Une cohorte à échelle nationale
Ses auteurs ont travaillé sur une cohorte nationale de 7 042 femmes âgées de 49 à 75 ans. Elles ont toutes été traitées par chirurgie pour CCIS primaire entre 1989 et 2004 aux Pays-Bas. Les chercheurs ont calculé les incidences cumulatives de cancer du sein invasif homolatéral et homolatéral et les causes de mortalité.
Moins de cancers ipsilatéraux
Selon leurs résultats, les femmes opérées d’un carcinome canalaire in situ (CCIS) repéré pendant un examen de dépistage avaient moins de risques de développer un cancer du sein invasif ipsilatéral que les femmes chez lesquelles un CCIS avait été détecté hors dépistage ou dans l’intervalle (ratio de risque (HR) = 0,75, IC 95 % = 0,59 – 0,96). En revanche, les risques de cancer controlatéral étaient similaires (HR = 0,86, IC 95 % = 0,67 – 1,10). À 15 ans, les différences absolues de risques de cancer ipsilatéral n’étaient pas cliniquement significatives (1 %).
Une mortalité inférieure chez les femmes dépistées mais pas à cause du cancer du sein
Par ailleurs, la détection lors du dépistage était associée à une mortalité inférieure toutes causes confondues (HR = 0,85, IC 95 % = 0,73 – 0,98). Cette différence n’était pas due au cancer invasif du sein. Selon les chercheurs, elle pourrait s’expliquer par le fait que les femmes qui participent au dépistage du cancer du sein ont tendance à faire davantage suivre leur état de santé. Dans tous les cas, ces résultats, conclut l’étude, « ne justifient pas la mise en place de traitements différents selon les conditions de détection des CCIS ».
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