Le récent rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) sur l’évolution des revenus des médecins libéraux entre 2011 et 2014 n’a pas plus à la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR). Dans un communiqué du 13 septembre, cette dernière évoque même une « manipulation des chiffres visant à stigmatiser une fois de plus la radiologie ».
Les radiologues sont ceux dont les revenus libéraux progressent le plus, annonce la DREES
Le document, publié dans la revue Études et résultats [1], relève que, parmi les spécialistes, « les radiologues sont ceux dont les revenus libéraux progressent le plus (+5,0 %) ». Ils ont augmenté de 3,6 % en imagerie médicale, de 4,5 % en médecine nucléaire et de 13 % en radiothérapie. Selon les mêmes statistiques, les radiologues arriveraient dans le trio de tête des spécialistes les mieux rémunérés, avec les anesthésistes et les chirurgiens. Pour ces trois catégories, le revenu moyen dépasserait les 180 000 euros, « soit le double de celui des généralistes ou des spécialistes situés en bas de l’échelle des revenus comme les psychiatres ou les pédiatres (86 000 euros) ». Lorsque la DREES compare l’évolution des revenus d’activité des médecins en France métropolitaine entre 2011 et 2014, elle constate qu’ils « ont progressé en moyenne de 0,3 % par an ». En comparaison, les revenus des radiologues « ont progressé en moyenne de 1,3 %. »
Le décompte est « faussé » rétorque la FNMR
Pour la FNMR, ces résultats se basent sur des calculs et des données erronés. La fédération pointe notamment le recensement des radiologues réalisé par la DREES, qui ne prendrait pas en compte certaines nuances. « La DREES recense 5 774 médecins radiologues exerçant en libéral alors que le Conseil national de l’Ordre des médecins ne recense que 4 004 radiologues libéraux, assure-t-elle. C’est donc qu’elle comptabilise des médecins à exercice mixte et des médecins hospitaliers. Or, ceux-ci n’ont que peu ou pas de charges. Le résultat final sur le revenu des radiologues est donc faussé. » La FNMR s’étonne également du taux de charges retenu pour leurs calculs par la CNAM-TS et la DREES. Selon elle, il est « sans rapport avec la réalité », puisqu’elles se basent sur un taux de 58 % « alors que la moyenne est autour de 70 % ».
[contenu_encadre img= » » titre= »Les méthodes d’analyse de la DREES » auteur= » » legende= » » credit= » »]Pour analyser les revenus des médecins libéraux, la DREES s’appuie sur une source qui combine des données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) et de la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Cette dernière associe « à chaque médecin libéral des données relatives à son activité […] et des données relatives à ses différents types de revenus, issues de la déclaration d’imposition sur le revenu ». La DREES se base également sur un fichier de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF), qui regroupe des déclarations de revenus des médecins nécessaires au calcul de leurs cotisations sociales. Pour ce qui est du recensement des professionnels, la DREES indique qu’elle prend en compte « tous les médecins conventionnés exerçant en France, âgés de 70 ans ou moins l’année d’observation, ayant perçu au moins un euro d’honoraires, ayant déclaré au moins un euro de revenu libéral, et actifs le 31 décembre de l’année ». Les remplaçants ne sont pas comptabilisés, ni les médecins qui ont commencé leur activité libérale l’année d’observation, ni ceux qui ont déclaré des revenus libéraux nuls. La DREES précise enfin que le revenu libéral « correspond au revenu tiré des honoraires perçus une fois les charges déduites ». [/contenu_encadre]
Discussion
Aucun commentaire
Commenter cet article