Pour diagnostiquer les tumeurs cérébrales, l’imagerie moléculaire et métabolique est un outil déterminant, comme l’explique, lors des Journées francophones de médecine nucléaire qui ont eu lieu à Nantes (44), Éric Guedj, médecin nucléaire à l’hôpital de la Timone à Marseille. « Les tumeurs cérébrales sont très différentes les unes des autres, avec des profils à la fois biologiques et moléculaires hétérogènes, annonce-t-il. L’imagerie telle que nous la réalisons en médecine nucléaire va donc permettre de mieux caractériser l’hétérogénéité tumorale. C’est un paramètre important pour classifier les patients et pour donner une valeur pronostic ». Le médecin marseillais indique que des essais en cours laissent penser que ce type d’examen permettrait également de mieux orienter les thérapeutiques : « C’est tout l’enjeu de l’imagerie moléculaire des tumeurs cérébrales, remarque-t-il. À partir de cette meilleure caractérisation, on peut essayer de proposer des traitements beaucoup plus adaptés au patient en fonction de son profil et d’évaluer l’efficacité de ces traitements ».
Une approche multimodale
La prise en charge des tumeurs cérébrales est un domaine où les problématiques sont complexes : « Les tumeurs cérébrales évoluent très rapidement et les traitements qui sont administrés – chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie – vont eux-mêmes induire des modifications morphologiques et structurales », constate Éric Guedj. À l’IRM, ces modifications sont parfois compliquées à interpréter : « Il est difficile de faire la part des choses entre ce qui relève de modifications post-thérapeutiques et d’une évolution de la maladie ». Dans ce contexte, une complémentarité entre l’IRM et la médecine nucléaire s’impose. « On est dans une approche qui est multimodale. Avec l’IRM, il y a beaucoup de possibilités notamment avec la perfusion, la spectroscopie », poursuit-il.
L’IRM reste le gold standard
De son côté, Pierre Payoux, médecin nucléaire au CHU de Toulouse partage cette vision de la coexistence des deux modalités. Pour lui, l’IRM reste la référence, cependant la médecine nucléaire peut apporter des précisions essentielles : « Quand il y existe un doute sur l’IRM, on sécurise le diagnostic avec l’imagerie moléculaire, indique-t-il. On l’utilise en deuxième recours. Le gold standard c’est l’IRM, ensuite s’il y a quelque chose de suspect ou si l’état du malade s’aggrave alors que l’IRM indique que c’est de bas grade, là on fait appel à la médecine nucléaire. » L’apport d’informations dépend aussi du type de tumeur : « Les tumeurs de grade II prennent un peu le contraste, mais pas beaucoup, dans ce cas la médecine nucléaire peut aider », assure Pierre Payoux.
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