Quel est l’intérêt médical de combiner deux technologies a priori difficilement compatibles ? Pour répondre à cette question, Marine Soret, physicienne médicale du service de médecine nucléaire de la Pitié-Salpêtrière (75) a mis en lumière, lors des Journées francophones de médecine nucléaire qui ont eu lieu en mai dernier à Nantes (44), les avantages et les inconvénients de la TEP-IRM, une imagerie hybride qui a dû contourner d’importants obstacles technologiques. « Le grand intérêt de la TEP-IRM est de faire deux examens en un, explique Marine Soret. Si on fait des images simultanées, l’IRM présente un grand intérêt pour améliorer la reconstruction des images TEP et pour corriger le mouvement cardiaque ou respiratoire. Des petites séquences d’IRM très rapides réalisées pendant la séquence TEP permettent d’avoir des images TEP du mouvement cardiaque parfaitement recalées. Il y a aussi un intérêt d’utiliser l’IRM pour corriger la résolution spatiale et pour mesurer les fonctions d’entrée artérielle. »
Les concepteurs trouvent la parade aux problèmes
Néanmoins, la technologie présente quelques inconvénients significatifs. « Tous les patients ne peuvent pas passer une IRM, il y a beaucoup de contre-indications, poursuit-elle. Il y a aussi une réglementation récente pour les travailleurs en IRM en plus des contraintes de radioprotection sur la TEP. » À cela, s’ajoutent de nombreuses problématiques puisque les deux technologies interfèrent entre elles : « Pour les TEP et les gammacaméras on utilise des tubes photomultiplicateurs (TPM) qui sont très sensibles au champ magnétique », indique Marine Soret. Pour remédier à ce problème, les concepteurs ont trouvé la parade : remplacer les TPM par la diode à avalanche ou le photomultiplicateur au silicium. Actuellement, ce sont ces derniers qui semblent être les plus adaptés à la TEP-IRM : « On a une très bonne résolution temporelle pour les photomultiplicateurs au silicium, même meilleure que celle des TPM, ce qui permet d’améliorer encore l’image TEP, note la radiophysicienne. Le gros problème qu’il reste à résoudre pour les photomultiplicateurs au silicium, c’est leur sensibilité à la température ». Work in progress…
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