Mobilisation des radiologues

« La journée de grève a été un grand succès »

Jeudi 23 mars, la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) a appelé les radiologues libéraux à se mettre en grève contre la baisse des forfaits techniques et des remboursements en radiologie. Pour son président, Jean-Philippe Masson, le bilan est plus que positif.

Le 27/03/17 à 11:00, mise à jour aujourd'hui à 14:15 Lecture 1 min.

Dans certaines régions, comme en Nouvelle Aquitaine, le taux de grévistes a atteint les 100 %, se réjouit Jean-Philippe Masson (à droite). © Virginie Facquet

Docteur Imago / La mobilisation a-t-elle été à la hauteur de vos attentes ?

Jean-Philippe Masson / 80 % des radiologues libéraux ont fait grève. Dans certaines régions, comme en Nouvelle Aquitaine, le taux a atteint les 100 %. En Guadeloupe, les libéraux ont même été rejoints par les radiologues hospitaliers. Les ARS ont dû réquisitionner des médecins et les renseignements généraux ont téléphoné partout pour comprendre ce qui se passait. C’est un gros succès, qui montre bien l’exaspération des radiologues.

D. I. / Ce mouvement était destiné à sensibiliser le public. A-t-il atteint son but ?

J.-P. M. / La couverture médiatique a été inespérée. Les grandes chaînes de télévision et les radios en ont parlé. Nous recensons une soixantaine d’articles dans la presse nationale et locale. Quant aux patients, ils ont bien compris notre combat. La preuve, c’est que 10 000 personnes ont signé notre pétition en ligne.

D. I. / Comment est-il accueilli par les autres organisations de médecins ?

J.-P. M / Les trois grands syndicats transversaux, la CSMF, la Fédération des médecins de France (FMF) et le Syndicat des médecins libéraux (SML) nous ont assurés de leur soutien. Les pédiatres, les urologues et les radiothérapeutes ont publié des communiqués.

D. I. / Le syndicat des radiologues hospitaliers porte les mêmes revendications que vous mais a décidé de ne pas se joindre à cette journée. Il explique avoir été choqué par votre matériel de campagne 1

J.-P. M / C’est la communication de la FNMR. Quand la CGT et la CFDT font la grève ensemble, ils éditent chacun leur propre matériel. Nous ne regrettons pas la nôtre, car il est clair qu’il a convaincu les patients.

D. I. / Quelles seront les suites de cette journée ?

J.-P. M. / La journée du 23 mars se poursuit jusqu’au 31 mars par une grève de la prise de rendez-vous téléphonique pour les IRM. Après, nous ferons le bilan. Avec les élections présidentielles, les médecins vont sans doute passer au second plan, mais nous resterons mobilisés jusqu’à l’abrogation de l’article 99. Le prochain grand rendez-vous sera le débat sur le projet de loi de financement du système de santé (PLFSS), en octobre 2017.

Notes

1. Au moment où nous rédigions ces lignes, nous n’étions pas parvenus à contacter le syndicat des radiologues hospitalier pour qu’il nous explique cette décision.

Auteurs

Jérome Hoff

Rédacteur en chef adjoint

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