Alternative à la chirurgie

Les ultrasons focalisés pour traiter des zones ciblées du cerveau

Mercredi 8 novembre, lors d’une session du 2e Congrès d’imagerie du vivant consacrée à la radiologie interventionnelle, le radiologue Wladyslaw Gedroyc a présenté les applications des ultrasons focalisés transcrâniens guidés par IRM. La technique est prometteuse, en particulier pour traiter le tremblement essentiel.

Le 14/11/17 à 8:00, mise à jour hier à 15:10 Lecture 2 min.

Le radiologue Wladyslaw Gedroyc a présenté la technique des ultrasons focalisés guidés par IRM, une alternative à la chirurgie qui permet de cibler précisément la zone cérébrale à traiter. © C. F.

Le 2e Congrès d’imagerie du vivant s’est tenu les 8 et 9 novembre à Paris. Dans les locaux de l’Institut Pasteur, de nombreux spécialistes de l’imagerie biomédicale ont débattu des enjeux et des innovations de la discipline. La session du 8 novembre leur a permis de se familiariser avec les nouvelles technologies interventionnelles. Wladyslaw Gedroyc, radiologue au Hammersmith Hospital, de Londres, est intervenu pour décrire les applications des ultrasons focalisés transcrâniens guidés par IRM.

Un « effet loupe » pour cibler la zone à traiter

Cette technique non invasive est une alternative à la chirurgie. Elle permet de cibler avec précision une zone cérébrale à traiter : « Les ultrasons sont focalisés sur un tout petit point. Ils font vibrer les molécules, ce qui entraîne une forte montée en température, explique Wladyslaw Gedroyc. On peut comparer cela aux rayons du soleil qui passent à travers une loupe et concentrent une chaleur intense sur un point précis. » Dans cette approche, l’IRM est utilisée pour cibler et visualiser la zone à traiter.

Des ultrasons ultrapuissants

Cette technique permet de détruire uniquement les tissus ciblés par le faisceau. « Les ultrasons utilisés sont environ 40 000 fois plus puissants que ceux employés pour une utilisation diagnostique conventionnelle », explique l’intervenant. Cette méthode permet de minimiser les dommages des tissus cérébraux, d’éviter les saignements localisés et les risques d’infarctus. À l’instar des autres thérapies non invasives, elle cause moins d’infections, ne nécessite pas d’anesthésie générale et permet au patient de se rétablir plus rapidement.

Des applications pour les troubles du mouvement

La technique des ultrasons focalisés semble prometteuse, notamment pour traiter le tremblement essentiel. Ce trouble du mouvement est causé par des anomalies des circuits électriques dans le cerveau. « Il peut être traité par pharmacothérapie, par chirurgie ou par stimulation cérébrale profonde, mais ces traitements peuvent être invasifs. Leurs effets sont limités et certains présentent des risques modérés », rappelle Wladyslaw Gedroyc. Dans ce contexte, les ultrasons focalisés pourraient donc s’imposer comme une thérapie de premier plan.

Pour la maladie de Parkinson, la dépression ou les TOC

Cette technique a déjà fait l’objet de plusieurs essais aux États-Unis, au Japon et en Europe. Les ultrasons focalisés ont ainsi pu détruire le circuit anormal dans le cerveau des patients et réduire leurs tremblements de façon immédiate et durable. Leurs indications pourraient également s’étendre au traitement de la maladie de Parkinson, de la dépression et des troubles obsessionnels compulsifs.

Auteurs

Carla Ferrand

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Sur le même thème

Le fil Docteur Imago

17 Mai

7:30

Une étude publiée dans The Lancet Regional Health Western Pacific a identifié des anomalies cérébrales sur les IRM de personnes ayant eu des cas modérés à graves de Covid-19. Ces patients continuent de souffrir de troubles cognitifs, de symptômes psychiatriques et neurologiques et d’altérations fonctionnelles cérébrales, même après 2 ans d’infection, suggèrent les chercheurs.
16 Mai

16:01

L'IRM a une meilleure sensibilité et une spécificité égale à l'échographie transvaginale dans le diagnostic de l'endométriose profonde touchant la cloison recto-vaginale, selon une méta-analyse de huit articles portant sur 721 patientes (lien vers l'étude).

11:20

Des tendances à la hausse des taux d’incidence des cancers du sein ont été observés pour presque tous les groupes d’âge parmi les femmes de 20 à 49 ans. Dans une analyse, des radiologues ont suggéré qu’Il est essentiel de mieux connaître le nombre croissant de cas, afin de permettre un diagnostic plus précoce et de réduire la mortalité et la morbidité.

7:31

Docteur Imago

GRATUIT
VOIR