Imagerie d'urgence

Traumatismes thoraciques et abdominopelviens : lésions graves et pièges

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Mathieu Di Bisceglie Le 07/05/21 à 15:00, mise à jour le 11/09/23 à 13:30 Lecture 18 min.

L’objectif des équipes de réanimation qui prennent en charge initialement le patient est ainsi de le stabiliser au mieux, afin de permettre le bilan lésionnel initial le plus exhaustif possible. L’imagerie indiquée est alors un scanner corps entier (ou bodyscanner), qui comprend une acquisition cérébrale en contraste spontané, une acquisition au temps précoce artériel s’étendant de la base du crâne (bilan des troncs supra-aortiques et du rachis cervical) jusqu’au pelvis, puis une acquisition au temps veineux sur l’abdomen et le pelvis. Di Bisceglie M.

Résumé

L’imagerie du patient traumatisé grave repose sur l’examen scanographique en urgence, qui permet d’analyser les lésions potentiellement graves de façon exhaustive. Le bodyscanner représente l’examen de référence du patient traumatique sévère, et doit avoir une indication la plus large possible chez le patient stable ou stabilisé après prise en charge réanimatoire.
Certaines lésions thoraciques et abdominopelviennes peuvent être difficiles à observer, car rares ou nécessitant une attention particulière (recherche de signes « sentinelles » et réalisation de reconstructions multiplanaires). Des complications iatrogéniques peuvent aussi parfois être observées.
Les informations principales doivent être transmises oralement et dans le compte rendu à l’équipe médicale correspondante.

Introduction

L’imagerie a une place centrale dans le bilan diagnostique des lésions traumatiques. Les recommandations actuelles sont de transférer au bloc opératoire tout patient instable, bien que ce dogme tende à évoluer, avec la réalisation d’un scanner qui est devenu le plus souvent indispensable. L’objectif des équipes de réanimation qui prennent en charge initialement le patient est ainsi de le stabiliser au mieux, afin de permettre le bilan lésionnel initial le plus exhaustif possible [1]. L’imagerie indiquée est alors un scanner corps entier (ou bodyscanner), qui comprend une acquisition cérébrale en contraste spontané, une acquisition au temps précoce artériel s’étendant de la base du crâne (bilan des troncs supra-aortiques et du rachis cervical) jusqu’au pelvis, puis une acquisition au temps veineux sur l’abdomen et le pelvis. Des reconstructions osseuses seront également réalisées sur l’ensemble de l’extrémité céphalique et du tronc. Une modulation des acquisitions peut, dans

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Auteurs

Mathieu Di Bisceglie

Radiologue diagnostique et interventionnel Assistance publique - Hôpitaux de Marseille / Imadis Marseille

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Bibliographie

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