Protection du personnel et des patients

La gestion des effets sanitaires lors de l’exposition au laser en imagerie médicale et en radiothérapie

icon réservé aux abonnésArticle réservé aux abonnés
Mathieu De Brossard Le 09/08/19 à 7:00, mise à jour aujourd'hui à 15:05 Lecture 13 min.

Cette étude a évalué l'exposition au laser lors des actes qui entraînent le plus d’exposition. © M. d. B

Résumé

Les lasers sont considérés comme dangereux pour le corps humain, particulièrement pour l’œil. Nous avons donc voulu évaluer les effets sanitaires d’une exposition au laser ainsi que leur gestion en imagerie médicale et en radiothérapie.
Le volet principal de cette étude, conduite aux CHU d’Amiens et de Soissons, a consisté à mesurer l’exposition des patients et des manipulateurs lors des trois actes qui entraînent le plus d’exposition, à savoir le scanner cérébral (exposition oculaire des patients lors du centrage), le simuscanner (exposition cutanée des patients) et la réalisation d’actes en salle de traitement (éblouissement des manipulateurs).
Toutes les mesures ont été réalisées avec un luxmètre. L’exposition cutanée des patients au simuscanner, ainsi que l’éblouissement des manipulateurs lors des traitements ont été simulés grâce aux lasers de positionnement. La peau tendue entre le pouce et l’index a servi d’équivalent paupière pour connaître le taux d’absorption des rayonnements par la paupière lors du centrage d’un scanner cérébral. Une enquête auprès de 60 manipulateurs et étudiants a permis de connaître les pratiques concernant la fermeture des yeux des patients lors du centrage au scanner cérébral. L’exposition annuelle des yeux des manipulateurs a également été évaluée.
Les résultats montrent que l’exposition de la peau des patients lors d’un simuscanner est 3 500 fois inférieure à la valeur législative avec un laser rouge. L’exposition des yeux des patients est 10 fois inférieure à la dose limite. La fermeture des paupières permet de la diminuer de 90 % mais seuls 40 % des professionnels interrogés demandent aux patients de fermer les yeux. L’exposition des yeux des professionnels est 55 fois inférieure à la dose législative. Elle baisse encore lorsque le manipulateur porte des lunettes convergentes.
L’exposition au laser n’est donc en aucun cas dangereuse pour les patients comme pour les soignants et ce, dans tous les domaines d’exercice du manipulateur.

Introduction

Nous entendons couramment que les lasers sont « dangereux » pour le corps humain, particulièrement au niveau de l’œil. Nous évoluons par conséquent dans une culture plutôt négative vis-à-vis de ces derniers.
Le sujet de ce travail provient de deux constats dont le premier porte sur les pratiques professionnelles. En effet, la fermeture des yeux des patients lors du centrage au scanner cérébral n’est pas forcément observée. Le second concerne les manipulateurs exerçant en radiothérapie, qui disent être « régulièrement éblouis » par les lasers de centrage en salle de traitement.
Cette étude explore ainsi la gestion des effets sanitaires lors de l’exposition au laser en imagerie médicale et en radiothérapie. Nos hypothèses de recherche ont été les suivantes :

  • il n’y a aucun risque biologique, pour le patient comme pour le soignant, dans tous les domaines d’exercice du manipulateur ;
  • la fermeture des yeux permet de diminuer de manière significative l’exposition des patients.

Matérie

Il vous reste 94% de l’article à lire

Docteur Imago réserve cet article à ses abonnés

S'abonner à l'édition
  • Tous les contenus « abonnés » en illimité
  • Le journal numérique en avant-première
  • Newsletters exclusives, club abonnés

Abonnez-vous !

Docteur Imago en illimité sur desktop, tablette, smartphone, une offre 100% numérique

Offre mensuelle 100 % numérique

23 €

par mois

S’abonner à Docteur Imago

Auteurs

Mathieu De Brossard

Manipulateur en secteur d’imagerie

Centre hospitalier de Soissons (02)

Bibliographie

  1. Desmettre T., Mordon S., Quentel G., et coll., « Lasers en ophtalmologie : principes et applications cliniques », EMC – Ophtalmologie, janvier 2006, vol. 3, n° 2. DOI : 10.1016/S0246-0343(06)41185-0.
  2. Ziegelberger G., « ICNIRP guidelines on limits of exposure to laser radiation of wavelengths between 180 nm and 1,000 μm », Health Physics, septembre 2013, vol. 105, n° 3, p. 271-295. DOI : 10.1097/HP.0b013e3182983fd4.
  3. Rox Anderson R., Parrish J. A., « The Optics of Human Skin », The Journal of Investigative Dermatology, juillet 1981, vol. 77, n° 1, p. 13-19. DOI : 10.1111/1523-1747.ep12479191.
  4. Schwob C., Julien L., « Le laser : principe de fonctionnement », Reflet de la Physique, 4 octobre 2010, n° 21, p. 12-16. DOI : 10.1051/refdp/20102112.
  5. Balembois F., Forget S. « Le laser : Fondamentaux », http://optique-ingenieur.org. Site consulté le 2 juillet 2019.
  6. Colour and Vison Research Laboratory, « Luminous Efficiency », www.cvrl.org. Site consulté le 2 juillet 2019.
  7. Dusseau L., « Interactions Rayonnements – Matière », www.eea.univ-montp2.fr, 5 décembre 2009. Site consulté le 2 juillet 2019.
  8. Lelek M., « Sécurité laser », http://optique-ingenieur.org, 2007. Site consulté le 2 juillet 2019.
  9. CENELEC, « Norme Internationnale IEC 60825-1. Safety of laser products Part 1: Equipment classification, requirements and user’s guide », https://standards.globalspec.com, 2014. Site consulté le 2 juillet 2019.

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Le fil Docteur Imago

31 Mar

16:00

22 % des médecins répondants à une enquête du Conseil de l'Ordre considèrent leur prise en charge des patients en situation de handicap comme insuffisante ou peu suffisante en raison du manque de temps, de moyens humains et matériels ou encore le manque de formation ou l'inadaptabilité des locaux. 35 % considèrent que l'accès aux soins des patients en situation de handicap est difficile.

13:00

Un décret publié le 19 mars détermine les modalités d'encadrement de l'activité de remise en bon état d'usage de certaines catégories de dispositifs médicaux à usage individuel. La liste des dispositifs concernés sera définie par arrêté.

7:30

La Haute Autorité de santé (HAS) a publié le 20 mars une mise à jour de son Guide pour l'évaluation des infrastructures de simulation en santé, élaborée avec la Société francophone de simulation en santé. Ce document s'adresse aux structures de simulation et aux plateformes de simulation en santé qui souhaitent s'inscrire dans une démarche d'amélioration continue de la qualité, indique la HAS.
28 Mar

16:37

La SFR met en place l’application mobile SFR-JUISCI permettant aux utilisateurs d’accéder aux récentes recherches en radiologie. L’appli est à télécharger via la lien : https://lnkd.in/eW4i956c
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR