Conférence de presse d'ouverture

L’Europe teste un nouveau dépistage du cancer du sein

La conférence de presse d'ouverture des Journées francophones de radiologie, vendredi 13 octobre, a présenté les principaux thèmes du congrès. Parmi ceux-ci : l'imagerie mammaire, avec la description d’une étude européenne qui testera une nouvelle méthode de dépistage du cancer du sein, et un point sur le potentiel de la tomosynthèse.

Le 13/10/17 à 17:00, mise à jour aujourd'hui à 14:13 Lecture 2 min.

Lors de la conférence de presse d'ouverture des JFR, la radiologue Isabelle Thomassin-Naggara est revenue sur les bénéfices de la tomosynthèse. C. F.

Le congrès des Journées francophones de radiologie a ouvert ses portes vendredi 13 octobre. Comme le veut la coutume, une conférence de presse a présenté les principaux thèmes qui seront abordés jusqu’au lundi 16. L’imagerie mammaire est l’un d’entre eux. Suzette Delaloge, oncologue à l’institut Gustave-Roussy, à Villejuif (94) a ainsi insisté sur l’importance de l’évaluation du risque dans le cadre du dépistage du cancer du sein. « De nombreuses autorités internationales reconnaissent qu’un dépistage stratifié sur le risque est une piste majeure de développement. »

Un dépistage personnalisé

L’intervenante a listé les paramètres qui permettent d’identifier le risque individuel de chaque patiente et les outils d’un dépistage stratifié. Parmi ceux-ci, les scores de prédiction, les outils mathématiques et biologiques d’évaluation des risques et les algorithmes décisionnels. L’oncologue a également présenté les résultats de l’étude Riviera. Sur une cohorte de 448 femmes, cette dernière a démontré la faisabilité et la recevabilité d’une évaluation personnalisée du risque du cancer du sein en médecine de ville par des radiologues, des généralistes et des gynécologues. « 97% des femmes sollicitées ont accepté de participer à cette étude. C’est remarquable et cela rejoint les attentes des femmes », indique Suzette Delaloge.

Une mobilisation à l’échelle européenne

Concernant les perspectives d’avenir du dépistage du cancer du sein, l’Europe s’est mobilisée en mettant en place une vaste étude qui regroupera 85 000 femmes dans cinq pays. Coordonnée par la France et baptisée My personal breast screening, elle testera à partir d’octobre 2018 un nouveau mode de dépistage. « L’objectif est de comparer le protocole standard et un dépistage basé sur le risque individuel pour démontrer que l’on peut être capable de réduire l’incidence des cancers du sein avancés. Il s’agit aussi de limiter les autres inconvénients du dépistage, dont les surdiagnostics et les faux positifs », explique l’oncologue.

« La tomosynthèse est la mammographie des temps modernes »

Isabelle Thomassin-Naggara, radiologue à l’Hôpital Tenon à Paris, a ensuite pris la parole pour parler des bénéfices de la tomosynthèse, technologie qu’elle décrit comme « une mammographie des temps modernes ». « Elle permet non seulement de mieux voir les cancers, mais aussi de diminuer le nombre de faux positif, défend-elle. C’est très important car cela nous permet de ne pas angoisser nos patientes. » Selon elle, cette technique constitue une avancée de premier plan pour la détection, comme le prouvent de nombreuses études internationales. « Toutes les études randomisées réalisées à la fois aux États-Unis et en Europe, montrent que lorsqu’on ajoute la tomosynthèse à la mammographie, on augmente le nombre de cancers détectés, soit entre un et deux cancers pour 1000. En plus, on diminue le rappel des patientes. »

Le contrôle qualité se met en place

Pour ce qui est du contrôle qualité des systèmes de tomosynthèse, un processus se met en place au niveau européen. « En France, nous sommes en train d’adopter ce contrôle qualité, explique Isabelle Thomassin-Naggara. Nous espérons que nos tutelles vont faire vite pour contrôler les nouvelles machines. Même s’il n’y a pas eu de cotation pour cet examen, beaucoup de radiologues se sont équipés car ils pensent que c’est un enjeu majeur pour leurs patientes. »

Auteurs

Carla Ferrand

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