Le 2e Congrès d’imagerie du vivant s’est tenu les 8 et 9 novembre à Paris. Dans les locaux de l’Institut Pasteur, de nombreux spécialistes de l’imagerie biomédicale ont débattu des enjeux et des innovations de la discipline. La session du 8 novembre leur a permis de se familiariser avec les nouvelles technologies interventionnelles. Wladyslaw Gedroyc, radiologue au Hammersmith Hospital, de Londres, est intervenu pour décrire les applications des ultrasons focalisés transcrâniens guidés par IRM.
Un « effet loupe » pour cibler la zone à traiter
Cette technique non invasive est une alternative à la chirurgie. Elle permet de cibler avec précision une zone cérébrale à traiter : « Les ultrasons sont focalisés sur un tout petit point. Ils font vibrer les molécules, ce qui entraîne une forte montée en température, explique Wladyslaw Gedroyc. On peut comparer cela aux rayons du soleil qui passent à travers une loupe et concentrent une chaleur intense sur un point précis. » Dans cette approche, l’IRM est utilisée pour cibler et visualiser la zone à traiter.
Des ultrasons ultrapuissants
Cette technique permet de détruire uniquement les tissus ciblés par le faisceau. « Les ultrasons utilisés sont environ 40 000 fois plus puissants que ceux employés pour une utilisation diagnostique conventionnelle », explique l’intervenant. Cette méthode permet de minimiser les dommages des tissus cérébraux, d’éviter les saignements localisés et les risques d’infarctus. À l’instar des autres thérapies non invasives, elle cause moins d’infections, ne nécessite pas d’anesthésie générale et permet au patient de se rétablir plus rapidement.
Des applications pour les troubles du mouvement
La technique des ultrasons focalisés semble prometteuse, notamment pour traiter le tremblement essentiel. Ce trouble du mouvement est causé par des anomalies des circuits électriques dans le cerveau. « Il peut être traité par pharmacothérapie, par chirurgie ou par stimulation cérébrale profonde, mais ces traitements peuvent être invasifs. Leurs effets sont limités et certains présentent des risques modérés », rappelle Wladyslaw Gedroyc. Dans ce contexte, les ultrasons focalisés pourraient donc s’imposer comme une thérapie de premier plan.
Pour la maladie de Parkinson, la dépression ou les TOC
Cette technique a déjà fait l’objet de plusieurs essais aux États-Unis, au Japon et en Europe. Les ultrasons focalisés ont ainsi pu détruire le circuit anormal dans le cerveau des patients et réduire leurs tremblements de façon immédiate et durable. Leurs indications pourraient également s’étendre au traitement de la maladie de Parkinson, de la dépression et des troubles obsessionnels compulsifs.
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