Difficile pour les chercheurs en entomologie d’observer les organes internes des insectes. Il y a bien le microscope, mais il faut disséquer les sujets, ce qui interdit les observations successives sur le même individu. L’IRM et le microscanner se présentent comme des solutions, mais il faut empêcher les sujets de bouger. La contention risque alors de les stresser et de perturber leur métabolisme.
Immobiliser les insectes avec du CO2
Une équipe de spécialistes en imagerie médicale et des entomologistes canadiens a mis au point une solution. Comme ils l’expliquent dans la revue BMC Zoology [1], elle consiste à bombarder les insectes d’un flot constant de dioxyde de carbone (CO2). L’exposition à ce gaz, qui tuerait un mammifère, ne fait que les immobiliser. Pendant cette hypoxie, ils peuvent être observés sous toutes les coutures à l’aide d’un microscanner. Après étude, l’utilisation du CO2 n’a pas de conséquences fâcheuses.
En test sur le doryphore et la leucanie orbicole
Les chercheurs ont testé leur méthode sur deux espèces : le doryphore du Colorado (Leptinotarsa decemlineata Say) et la leucanie orbicole (Pseudaletia unipuncta Haworth), un papillon de nuit. Ils ont pu obtenir des images et vidéos avec des résolutions de 20 microns, à des doses sans danger pour les sujets.
« Simple à mettre en place, cette méthode pourrait être largement utilisée lorsque l’observation d’insectes vivants est requise », avancent les chercheurs. C’est le cas en entomologie médicale, pour l’étude du développement des insectes et la parasitologie.
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