Entomologie

Un microscanner expose l’anatomie des doryphores

Des spécialistes en imagerie médicale et des entomologistes canadiens ont mis au point une technique qui permet d’immobiliser les insectes pour leur faire passer des examens de scanner. Et réaliser des vidéos fascinantes.

Le 17/08/17 à 15:00, mise à jour hier à 15:10 Lecture 1 min.

Grâce à l'hypoxie, les insectes, comme ce doryphore peuvent être observés sous toutes les coutures. © Danny Poinapen/Western University.

Difficile pour les chercheurs en entomologie d’observer les organes internes des insectes. Il y a bien le microscope, mais il faut disséquer les sujets, ce qui interdit les observations successives sur le même individu. L’IRM et le microscanner se présentent comme des solutions, mais il faut empêcher les sujets de bouger. La contention risque alors de les stresser et de perturber leur métabolisme.

Immobiliser les insectes avec du CO2

Une équipe de spécialistes en imagerie médicale et des entomologistes canadiens a mis au point une solution. Comme ils l’expliquent dans la revue BMC Zoology [1], elle consiste à bombarder les insectes d’un flot constant de dioxyde de carbone (CO2). L’exposition à ce gaz, qui tuerait un mammifère, ne fait que les immobiliser. Pendant cette hypoxie, ils peuvent être observés sous toutes les coutures à l’aide d’un microscanner. Après étude, l’utilisation du CO2 n’a pas de conséquences fâcheuses.

En test sur le doryphore et la leucanie orbicole

Les chercheurs ont testé leur méthode sur deux espèces : le doryphore du Colorado (Leptinotarsa decemlineata Say) et la leucanie orbicole (Pseudaletia unipuncta Haworth), un papillon de nuit. Ils ont pu obtenir des images et vidéos avec des résolutions de 20 microns, à des doses sans danger pour les sujets.

« Simple à mettre en place, cette méthode pourrait être largement utilisée lorsque l’observation d’insectes vivants est requise », avancent les chercheurs. C’est le cas en entomologie médicale, pour l’étude du développement des insectes et la parasitologie.

Auteurs

Jérome Hoff

Rédacteur en chef adjoint

Voir la fiche de l’auteur

Bibliographie

  1. Poinapen D. et coll., « Micro-CT imaging of live insects using carbon dioxide gas-induced hypoxia as anesthetic with minimal impact on certain subsequent life history traits », BMC Zoology, 31 juillet 2017. DOI : https://doi.org/10.1186/s40850-017-0018-x.

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Sur le même thème

Le fil Docteur Imago

17 Mai

16:00

Le constructeur GE HealthCare a dévoilé sa nouvelle IRM 3 T dédiée à l'imagerie cérébrale, spécialement conçue pour « faire avancer la recherche en IRM dans les procédures complexes en neurologie, oncologie et psychiatrie ». L’équipement est en attente de l'autorisation de la FDA et n’a pas encore le marquage CE, annonce GE HealthCare dans un communiqué.

13:30

Le scanner thoracique à très faible dose offre une grande précision dans la détection des anomalies pulmonaires post-COVID par rapport à un scanner à dose standard à moins d’un dixième de la dose de rayonnement. Il constitue donc une alternative pour le suivi des patients post-COVID, conclut une étude parue dans European Radiology.

7:30

Une étude publiée dans The Lancet Regional Health Western Pacific a identifié des anomalies cérébrales sur les IRM de personnes ayant eu des cas modérés à graves de Covid-19. Ces patients continuent de souffrir de troubles cognitifs, de symptômes psychiatriques et neurologiques et d’altérations fonctionnelles cérébrales, même après 2 ans d’infection, suggèrent les chercheurs.
16 Mai

16:01

L'IRM a une meilleure sensibilité et une spécificité égale à l'échographie transvaginale dans le diagnostic de l'endométriose profonde touchant la cloison recto-vaginale, selon une méta-analyse de huit articles portant sur 721 patientes (lien vers l'étude).
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR