Double énergie

Le scanner spectral pour la détection des fractures occultes

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Thibault Willaume, Guillaume Bierry, Claire Harter et Florian Lucas Le 24/10/23 à 15:00, mise à jour le 22/05/24 à 15:19 Lecture 19 min.
Figure 4. Fracture-tassement du corps vertébral de L2 chez une patiente de 67 ans. Un œdème osseux traduisant le caractère récent de la fracture est visible sous le plateau supérieur sur les séries VNCa (b) et fusionnée (c) avec la correspondance sur la séquence STIR en IRM (d).

Utilisé en contexte traumatique pour supprimer le signal du calcium, le scanner spectral permet, à l’instar de l’IRM, de révéler l’œdème osseux associé aux fractures. © Thibault Willaume et coll.

Résumé

Le scanner spectral permet d’identifier une structure en fonction de son profil d’atténuation spécifique à différents niveaux d’énergie. Utilisé en contexte traumatique pour supprimer le signal du calcium, il permet, à l’instar de l’IRM, de révéler l’œdème osseux associé aux fractures. Cette information fonctionnelle, couplée aux données morphologiques habituelles, améliore les performances du scanner monoénergie dans la détection des lésions traumatiques occultes ou subtiles. Le scanner spectral peut ainsi constituer une alternative intéressante à l’IRM en cas de contre-indication ou lorsque celle-ci n’est pas directement accessible.

Introduction

Définition des fractures occultes

La détection précoce, le signalement et la caractérisation des fractures récentes sont d’un intérêt majeur afin de soulager la douleur, d’entreprendre rapidement un traitement optimal, de prévenir les complications associées et d’éviter de nouvelles fractures. Or, certaines fractures sont plus difficiles que d’autres à repérer. On appelle « fracture occulte » une fracture qui ne peut pas être détectée sur la radiographie initiale ou dont les manifestations subtiles ont été manquées [1]. Ces fractures peuvent résulter de facteurs extrinsèques (incidences inadaptées ou incomplètes, complexité anatomique, mauvaise compliance du patient, etc.) ou être directement liées aux caractéristiques intrinsèques de la fracture (faible contraste de la solution de continuité, absence de déplacement, solution de continuité unicorticale ou trabéculaire).

Le scanner spectral pour les fractures non déplacées ou qui impliquent préférentiellement l’os trabéc

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Auteurs

Thibault Willaume

Radiologue spécialisé en imagerie ostéoarticulaire CHRU de Strasbourg

Guillaume Bierry

Radiologue spécialisé en imagerie ostéoarticulaire CHRU de Strasbourg

Claire Harter

Radiologue spécialisée en imagerie ostéoarticulaire CHRU de Strasbourg

Florian Lucas

Radiologue spécialisé en imagerie ostéoarticulaire CHRU de Strasbourg

Déclaration des liens d'intérêts

Aucun lien d’intérêts déclaré par le(s) auteur(s) de cet article.

Bibliographie

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