La Société française de radiologie (SFR) continue d’alimenter son site internet en documentation et recommandations sur le COVID-19.
Deux modèles de comptes rendus
Le 27 mars, elle a publié deux modèles de comptes rendus d’examen de scanner thoracique. Le premier concerne l’acquisition sans injection de produit de contraste réalisée dans les cas de suspicion de pneumopathie infectieuse par SARS Cov2 (COVID-19). L’autre, l’acquisition thoracique après injection de produit de contraste au temps artériel pulmonaire, indiquée dans les cas d’aggravation clinique d’une pneumopathie infectieuse par SARS Cov2 ou d’une suspicion d’embolie pulmonaire.
Une collaboration avec l’AP-HP et la SIT
Établis en collaboration avec la Collégiale de radiologie de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) et la Société d’imagerie thoracique (SIT), ces comptes rendus doivent permettre « de fournir une trame contenant les informations essentielles pour la prise en charge des patients, mais aussi l’extraction des données de la lecture pour les besoins de la recherche », précise la SFR.
Quelle organisation en interventionnel ?
La SFR relaie également les recommandations de la Fédération de radiologie interventionnelle (FRI-SFR) sur la conduite sécuritaire à tenir lors des interventions guidées par imagerie chez les patients atteints d’une infection présumée ou confirmée du COVID-19.
Un arbitrage bénéfice risque
Ces préconisations de la FRI concernent la programmation des gestes interventionnels, ainsi que leurs indications. « L’urgence vitale doit être prise en charge sans délai quel que soit le statut COVID du patient, rappelle la fédération. En dehors de l’urgence, la sélection des indications s’effectue sur la base d’un arbitrage bénéfice/risque pour le patient. »
Éviter la perte de chance pour le patient
La FRI précise notamment que les interventions doivent être maintenues si leur report peut entraîner une perte de chance pour le patient, « en fonction des décisions de RCP et du contexte individuel du patient ». Elle cite notamment les gestes d’ablation percutanée, les biopsies-drainages, les chimio-embolisations, les angioplasties pour ischémie critique et les gestes contribuant à la prise en charge de la douleur chez les patients non contrôlés par les antalgiques.
Identifier les gestes à risques
Les interventionnistes listent en outre les actes de radiologie interventionnelle considérés « à risque » élevé de transmission du COVID-19 pour le personnel médical et non médical. Y figurent par exemple les gestes endocavitaires sur les voies aérodigestives supérieures, les embolisations bronchiques, les interventions nécessitant en salle de RI une intubation ou une extubation, et toute intervention chez un patient ayant des critères de sévérité COVID-19.
Se limiter au personnel nécessaire
La FRI prodigue aussi des recommandations sur l’organisation des interventions, la préparation du patient, le circuit de prise en charge des patients COVID-19+, les procédures d’hygiène et de sécurité, et le déroulement de l’intervention : « Seul le personnel absolument nécessaire à la procédure doit entrer dans le poste et n’en sort plus durant toute l’intervention », détaille le document.
Les examens échographiques en toute sécurité
Outre la radiologie interventionnelle, la SFR a partagé les recommandations de la Société d’imagerie abdominale et digestive (SIAD) et de son groupe ultrasons pour la pratique de l’échographie abdominopelvienne. Le document rappelle que l’échographie « est un geste à haut risque en cas de patient COVID-19 confirmé, ou simplement suspecté, voire chez tous les patients au fur et à mesure que la prévalence du virus augmentera dans la population et chez les opérateurs. » De ce fait, la SIAD et la SFR préconisent l’application de mesures de protection « de type contact renforcé » pour tout opérateur réalisant un examen chez un patient suspect ou atteint de Covid-19. Afin de réduire les risques de contamination, les sociétés recommandent de limiter l’activité d’ultrasons pendant la durée de l’épidémie « et de privilégier le scanner chaque fois que c’est possible chez les patients COVID-19 ».
Les dépistages suspendus
Enfin, les dernières recommandations publiées par la SFR le 30 mars ciblent la mammographie. Sur ce point, le Conseil national professionnel de radiologie (G4) invite les radiologues « à décaler tous leurs examens de dépistage ». « Cette recommandation est en parfaite cohérence avec la décision des présidents de CRCDC (Centre de Coordination Régional de Dépistage des Cancers) et la ligne de l’INCA (Institut National du Cancer) », souligne le G4.
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