Imagerie vasculaire diagnostique et interventionnelle

Bilan et traitement du syndrome de congestion pelvienne (1/2) : anatomie, physiopathologie et bilan d’imagerie

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Quentin Sénéchal, Marine Bravetti, Perrine Echegut, Lamia Jarboui, Mehdi Bouaboula, Christophe Teriitehau, Laurent Macron, Marie Florin et Jacques Feignoux Le 08/02/21 à 16:00, mise à jour le 28/09/23 à 11:29 Lecture 29 min.

La recherche d’une insuffisance veineuse pelvienne et de ses conséquences est maintenant bien connue des radiologues interventionnels, qui sont en première ligne pour son diagnostic et son traitement. © Sénéchal Q. et coll.

Résumé

Cet article est le premier d’une série de deux sur le syndrome de congestion pelvienne. Le syndrome de congestion pelvienne, manifestation clinique d’une insuffisance veineuse pelvienne chronique primitive (IVPC) ou secondaire, est caractérisé par des douleurs pelviennes chroniques à type de pesanteur, augmentées en période périmenstruelle, à la station debout prolongée, à la marche et en fin de journée. La présence de douleurs postcoïtales, d’une palpation douloureuse du point ovarien, de varices saphéniennes et/ou atypiques des membres inférieurs, est très évocatrice du syndrome. Le bilan d’imagerie associe l’échographie Doppler, l’IRM et/ou le scanner à la recherche d’une IVPC, de varice pelvienne, de point de fuite vers les membres inférieurs. La réalisation de la phlébographie aidée par les examens d’imagerie va établir une cartographie veineuse avec le sens des flux dans le but de guider le traitement endovasculaire par embolisation et dilatation des sténoses. L’embolisation des varices pelviennes, des reflux, des communications vers les plexus veineux pelviens et les membres inférieurs permet une amélioration clinique significative avec un faible taux de complication. Les radiologues et les angiologues ont une place centrale pour faire le diagnostic et orienter les patientes pour un traitement adapté et efficace.

Introduction

Le syndrome de congestion pelvienne (SCP) est la manifestation clinique la plus fréquente de l’insuffisance veineuse pelvienne chronique (IVPC) primitive ou secondaire. Il serait responsable de 30 à 40 % des douleurs pelviennes chroniques (DPC), première cause de consultation en gynécologie [1]. Sa méconnaissance entraîne encore une importante errance des patientes avec un retard de prise en charge. L’IVPC peut entraîner, de manière isolée ou associée au SCP, une insuffisance veineuse des membres inférieurs et/ou des névralgies pelviennes.
Si le bilan de DPC est bien connu des radiologues, avec des protocoles principalement basés sur la recherche d’une endométriose en IRM et en échographie pelvienne, la recherche d’une insuffisance veineuse pelvienne et de ses conséquences reste encore le plus souvent ignorée. Elle est en revanche maintenant bien connue des radiologues interventionnels, qui sont en première ligne pour son diagnostic et son traitement. Le radiologue doit

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Auteurs

Quentin Sénéchal

Radiologue interventionnel Centre cardiologique du Nord Saint-Denis (93)

Marine Bravetti

Radiologue interventionnelle Centre d'imagerie du Nord Saint-Denis (93)

Perrine Echegut

Angiologue Centre cardiologique du Nor Saint-Denis (93)

Lamia Jarboui

Radiologue spécialiste en imagerie de la femme Centre d'imagerie du Nord Saint-Denis (93)

Mehdi Bouaboula

Radiologue spécialiste en imagerie de la femme Centre d'imagerie du Nord Saint-Denis (93)

Christophe Teriitehau

Radiologue interventionel Centre d'imagerie du Nord Saint-Denis (93)

Laurent Macron

Radiologue cardiovasculaire Centre d'imagerie du Nord Saint-Denis (93)

Marie Florin

Radiologue spécialiste en imagerie de la femme Centre d'imagerie du Nord Saint-Denis (93)

Jacques Feignoux

Radiologue cardiovasculaire Centre d'imagerie du Nord Saint-Denis (93

Bibliographie

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